Crise humanitaire : L’Opposition invite le gouvernement à initier une opération «Boribana»

Crise humanitaire : L’Opposition invite le gouvernement à initier une opération «Boribana»

Le traditionnel point de presse hebdomadaire du Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP/BF) a eu lieu ce mardi 9 juillet 2019. Animée par le 4e vice-président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Amadou Diemdioda Dicko, cette  rencontre avec la presse a porté sur la crise humanitaire née du terrorisme, le prélèvement du manganèse de la mine de Tambao, l’auto-saisine du Conseil constitutionnel du nouveau Code pénal et l’inscription des sites métallurgiques au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Plusieurs régions du Burkina font face à des attaques terroristes récurrentes.  Afin de se protéger, les populations fuient leurs villages pour se réfugier dans les chefs-lieux de provinces. Ce sont des victimes qui ont tout perdu à cause de ce mal comme le confirme le 4e vice-président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Amadou Diemdioda Dicko, lors du point de presse qu’il a animé ce mardi 9 juillet 2019. Il déclare à cet effet : «ces populations ont abandonné leurs champs et leurs outils de travail dans la course de survie (…)».

Son regret est que malgré cette situation qu’elles traversent, lesdites populations ne bénéficient pas assez de l’assistance de la part du gouvernement. «Elles sont abandonnées sans soins dans des écoles (…). Pas de nourriture, pas de soins, pas de logements, pas d’assistance psychologique de la part de l’Etat», a-t-il soutenu. Soucieux du bien-être de ces hommes et femmes qui fuient le danger, le conférencier a invité le gouvernement à initier une opération «Boribana» (la fuite est terminée).

Il explique qu’elle consistera en une vaste opération de sécurisation des zones attaquées dans le but de reloger les populations sur leurs terres. En attendant cette opération, Amadou Diemdioda Dicko tire la sonnette d’alerte : «Si le gouvernement continue dans l’indifférence et dans l’inertie, il trouvera un beau matin une bonne partie du Burkina aux portes de Ouagadougou».

Pendant que les populations rurales du Sahel et du grand Nord fuient les attaques terroristes, l’on a appris que des camions sous haute sécurité puisaient du manganèse à Tambao, une opération planifiée par le ministère des Mines et des Carrières. Rappelant que cette opération a lieu à un moment où le débat sur le scandale du charbon fin est toujours en cours, le 4e vice-président de l’UPC confie que c’est dans un tel contexte qu’un département dirigé par un ministre qui a perdu toute crédibilité fait des prélèvements de minerais sans en informer les populations et les autorités locales.

Quand bien même le ministère s’est expliqué sur cette opération, l’opposition n’est pas satisfaite. «L’opposition politique estime que les informations fournies par le ministère des Mines sont incomplètes». D’après lui, les Burkinabè voudront savoir à combien s’élèvent les dettes envers les créanciers et les ex-travailleurs. Il confie qu’ils veulent aussi savoir combien valent les 40 mille tonnes de manganèse prélevées, et qui a sélectionné l’entreprise MDS Limited et sur quel critère.

L’opposition politique salue le Conseil constitutionnel pour son courage

Le point de presse animé par l’opposition a été l’occasion pour elle de saluer l’initiative du Conseil constitutionnel qui s’est autosaisi pour contrôler la constitutionnalité de la loi n°040-2019/AN du 21 juin 2019, portant modification de la loi n°025-2018/AN du 31 mai 2018 portant Code pénal.

En attendant une décision dans le fond sur cette affaire, l’opposition félicite l’institution pour son courage. Elle se réjouit également  de la position de l’Union d’action syndicale (UAS) et de certaines OSC qui ont rejeté cette loi liberticide, selon le 4e vice-président de l’UPC, Amadou Diemdioda Dicko. Elle a invité tous les défenseurs de la liberté et de l’Etat de droit à poursuivre la mobilisation contre la réforme qui selon le conférencier du jour, consacre un grave recul au pays de Norbert Zongo.

Edoé MENSAH-DOMKPIN

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