Crise politique au Mali : Vers une transition civile avec IBK ?

Crise politique au Mali : Vers une transition civile avec IBK ?

Alors qu’en ce vendredi 10 juillet, des milliers de Maliens étaient dans la rue en colère, criant leur ras-le-bol à l’endroit d’un régime qu’ils jugent pourri jusqu’à la moelle, vandalisant et opérant des autodafés dont une façade de l’Assemblée fut l’objet avec à la clé 4 morts et plusieurs arrestations dont le moindre n’est pas Ckeick Cissoko, leader de Ensemble Malikoura (EMK), alors qu’un semblant de remake de l’harmattan sec et chaud burkinabè se déroulait à Bamako, le lendemain samedi, 11 juillet c’est un IBK un peu transi, barbichette blanchie sous le harnais de ces dernière épreuves mais apparemment toujours combatif qui apparaît à l’ORTM, la télévision publique pour annoncer la dissolution d’une Cour constitutionnelle déjà tétraplégique puisqu’amputée de ses 4 grands juges qui ont rendu le tablier.

En fait, le week-end écoulé, 3e sortie du M5, a vu une accélération de l’histoire, car concomitamment à tous ces faits, les domiciles de l’imam Mahmoud Dicko lui était ceinturé par ses coreligionnaires qui craignaient qu’on s’en prenne à la semence de cette contestation, des ouailles que tentèrent de disperser les forces de l’ordre. Tandis que chez le chériff de Nioro, autre figure de ce mouvement, c’était un interminable ballet diplomatique, pour que ce dernier qu’on dit avoir une ascendance sur Dicko puisse lui parler, et calmer l’ardeur des manifestants.

En vérité, ces 10, 11 et 12 juillet 2020, s’est joué une géopolitique au Mali. Laquelle géopolitique qui va de la rencontre avec la grande muette, pour qu’elle reste neutre, coi, protège les foules, et n’ait pas de velléités, à la gestion de cette crise politique qui s’est ramenée à cette question :

Quelle transition civile pour le Mali avec ou sans IBK,  les contestataires ayant encore rejeté les propositions du chef de l’Etat notament la dissolution de la cour constitutionnelle?

Vraisemblablement, c’est le locataire de la colline du pouvoir que pourrait se faire cette gouvernance encadrée du pays.

En effet, si les manifestants continuent à réclamer la tête d’IBK, il y a au contraire une inflexion chez l’imam Dicko, pour qui le départ du chef de l’Etat n’est plus une condition sine qua non à la résolution de la crise.

Quoiqu’on dise à cette 3e sortie du M5, on sent toujours une population excédée par les frasques du régime, et son incapacité à éradiquer, du moins à circonscrire un terrorisme endémique, mais aussi des manifestants conscients peut-être que si leur mouvement est légitime, il y a comme une ligne rouge qu’ils ne veulent pas franchir. Est-ce parce que l’armée veille et se montre républicaine ? Peut-être, mais toujours est-il que l’imam Dicko est conscient que s’il a un tel essor, c’est que la classe politique malienne a failli. Mais comment expliquer que  ceux qui veulent déboulonner IBK de Koulouba, les partisans de Dicko, s’approchent du Rubicond et font ensuite trempette ? Il y a une explication qui pourrait se ramener à celle-ci : Même s’il est l’icône des manifestants, même si Serge Mikailoff, l’auteur de l’Africanistan le qualifie déjà de probable «Ayatollah Komeini » du Mali, l’imam Mahmoud Dicko, sait qu’il y a loin faire sortir des citoyens mécontents renverser un président élu, à celui de le remplacer au pied levé pour diriger un pays crisé. En clair, il sait l’offre politique maigre.

Comme pays le Mali est en difficulté, comme Nation il est en danger, et c’est avec le concours de tous les Maliens et de l’aide de la Communauté internationale (CEDEAO, UA, UE …) que l’ex-Soudan français pourrait s’en sortir.

De quoi vont accoucher les conciliabules de ce week-end ? Vers une transition civile avec IBK ? Réponse incessamment.

Zowenmanogo ZOUNGRANA

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