Crise postélectorale en Côte d’Ivoire : Ahmed Bakayoko, l’homme transversal ?

Crise postélectorale en Côte d’Ivoire : Ahmed Bakayoko, l’homme transversal ?

Depuis le 31 octobre dernier, la Côte d’Ivoire vit une nouvelle crise politique, caractérisée par une montée de la tension entre le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) et la coalition de l’opposition emmenée par Henri Konan Bédié.

Le mercure qui faisait des valses lors de la campagne électorale faite de violences, est montée au fur et à mesure que l’élection du 31 octobre pointait à l’horizon pour atteindre son niveau maximal le jour du scrutin où plusieurs circonscriptions électorales se sont vues privées de vote pour raisons de violences. Les choses ne se sont pas améliorées au lendemain de ce vote. Alors que la CEI, organe chargé de l’organisation du scrutin, proclamait les résultats provisoires, donnant le président sortant vainqueur, la tension qui couvait a cédé la place à un bras de fer entre les deux parties.

Désormais, on a le camp du président ADO, en attente de la confirmation de sa réélection, et sa probable investiture et celui de l’opposition, qui conteste la légitimité du président réélu pour un troisième mandat controversé. Dans son combat contre ce mandat de trop, l’opposition a même franchi le pas de la contestation en annonçant la mise en place d’un Conseil national de la Transition, dirigé par le patron du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié. S’en est suivi une vague d’arrestation et de répression par les sbires du pouvoir. Plusieurs domiciles et résidences de leaders de l’opposition bouclés et interdits d’accès par les Forces de défense et de sécurité (FDS), arrestations de plusieurs dizaines militants proches de l’opposition.

Dans ce climat de défiance, les appels incessants au dialogue sont restés lettres mortes et n’ont toujours reçu un écho favorable de la part des protagonistes. Conscient de la gravité de la situation, l’ancien président, Laurent Gbagbo a donc saisi son bâton de pèlerin. Dans un appel téléphonique, l’enfant de Mama a exhorté Ahmed Bakayoko, à jouer un rôle prépondérant dans l’ouverture d’un dialogue franc entre les deux parties. Pour certains, il aura vu juste et bien visé car l’actuel chef du gouvernement est l’homme qui pourra ramener les deux parties sur la table du dialogue.

Dans l’imbroglio et le tourment politique que vit son pays, il semble sortir la tête du lot et s’affiche comme un homme mesuré et modéré qui maitrise ses pulsions et ses actions. Lui c’est Ahmed Bakayoko, premier ministre de la Côte d’Ivoire et ancien ministre d’Etat, ministre de la Défense. Homme de confiance  et véritable gardien du temple, celui qui a gravi les paliers depuis la rébellion du 19 septembre 2002, pour se hisser dans les arcanes du pouvoir de Cocody a jusque-là su saisir les différentes perches qui lui ont été tendues. Proche de l’ancien chef rebelle, Guillaume Soro, Hambak, a su gagner la confiance du chef et s’est imposé comme celui qui pourrait incarner l’avenir du pays avec ses anciens compagnons de la FESCI, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé, Kouadio Konan Bertin, Soul To Soul, … Cette mission que vient de lui confier l’ancien président semble à la fois périlleuse et très salutaire. Et il lui revient de faire preuve de courage et de patience pour jouer à merveille ce rôle d’entregent et ramener la sérénité en Côte d’Ivoire.

Davy Richard SEKONE

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