Crise pré-électorale en Guinée-Bissau : La CEDEAO a intérêt à éteindre l’étincelle !

Crise pré-électorale en Guinée-Bissau : La CEDEAO a intérêt à éteindre l’étincelle !

La guerre est désormais frontale entre le président Mario Vaz et son premier ministre limogé Aristide Gomes. Et ça réveille de douloureux souvenirs.

Difficile de ne pas penser au président Nino Vieyera tué de façon horrible à potron jaquet de ce 10 avril 2009, après 23 ans comme président et surtout après un long bras de fer avec le chef d’état-major de l’armée le général Tagmé Na Waié, qui a été tué lui aussi auparavant. Ou même à Kumba Yala, victime d’un coup d’Etat en 2012 lors d’un entre-deux-tours d’une présidentielle. Difficile de ne pas avoir des réminiscences sur l’histoire politique ensanglantée de ce pays.

Dans cet Etat où la collusion entre militaires et hommes politiques est de notoriété publique, lorsqu’une crise aigüe éclate entre deux ou plusieurs personnalités politiques, son dénouement se fait parfois dans la violence. Car l’armée qui n’est pas à côté du pouvoir mais est le pouvoir n’est jamais loin pour arbitrer.

Rien n’est simple dans ce pays où régulièrement l’intrusion du pouvoir kaki dans l’arène politique via des pronunciamientos est désormais dans les mœurs.

Le président Mario Vaz est-il en train de rassembler toutes les conditions pour que la présidentielle du 24 novembre ne se tienne pas ? En limogeant manu militari le gouvernement du premier ministre Aristide Gomes, et en quadrillant les rues par des forces de l’ordre, Vaz durcit bel et bien sa bagarre avec Gomes. Et la Guinée Bissau se lézarde dangereusement.

De façon juridique, le président Vaz est même illégal, puisque son mandat est forclos le 23 juin dernier, mais il est resté comme le président et se pique de vouloir se représenter, tout en ostracisant le premier ministre Vaz son rival juré.

La CEDEAO qui a réagi est dans son rôle, et même son missi dominici Alpha Condé lui-même englué dans ses problèmes domestiques, y a dépêché son répresentant.

La CEDEAO a intérêt à éteindre cette étincelle, qui pourrait mettre le feu aux poudres. Pourra-t-elle rétablir le gouvernement congédié ?

Les élections pourront-elles se tenir le 24 novembre ? Déjà la campagne pourra t-elle s’ouvrir ce samedi 2 novembre sans gouvernement ? Rien n’est moins sûr, même si le pire est à redouter et donc à conjurer.

Une déflagration dans ce contexte en Guinée-Bissau ferait désordre et même effet domino, à l’orée d’une année 2020, année électorale par excellence dans la sous-région notamment dans des pays, où il y a des problèmes d’un autre genre, peut-être mais problèmes tout de même.

Le Burkina, la Côte d’Ivoire, le Togo, pour ne citer que ces 3 éliront leur président en 2020, et un gros couac, qui dirimerait le vote du 24 novembre prochain en Guinée-Bissau pourrait boule de neige dans la sous-région, qui n’en a vraiment pas besoin. La CEDEAO a intérêt à mettre le doigt dans le cambouis bissauen. Fissa ! 

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR