Damiba en visite à Abidjan : Anitché ! Anibaara  Bravtchè !*

Damiba en visite à Abidjan : Anitché ! Anibaara  Bravtchè !*

 

* Merci ! merci beaucoup brave homme !

Après Bamako, le 2 septembre dernier, c’est Abidjan qui a été le deuxième déplacement officiel du président de la Transition burkinabè, Paul-Henri Sandaogo Damiba. C’était hier 5 septembre, au lendemain d’un grand oral-bilan sur l’existant sécuritaire depuis 5 mois. Une action de redevabilité qu’il a promise le 2 avril dernier, un bilan sur lequel les Burkinabè restent divisés. Un président du Burkina qui se rend en Côte d’Ivoire, ce n’est jamais anodin, loin s’en faut, a fortiori, un président de Transition.

Car il y a l’histoire et la géographie entre les 2 pays insécables, marbrées dans l’intemporel. Il y a ensuite les 2 peuples totalement intégrés, ou plus exactement ces millions de «Paweto» (immigrés burkinabè) parfaitement chez eux en terre ivoirienne. Rien qu’à Abidjan, à Soubré et par exemple dans le village de Meaguy, les Burkinabè ivoiriensés, sont innombrables. Frontière commune de plusieurs km, fréquents reflux communautaires instrumentalisés par des politiciens, dans les années 70 par des ratonnades contre des Burkinabè, puis évidemment victimes collatérales du long cahotement violent politico-militaire post-électoral de 2010. Malgré tout, entre Ivoiriens et Burkinabè, c’est l’arbre et l’écorce, la langue et les dents.

Et encore, il y a surtout ce lien filial entre d’abord Blaise Compaoré et Houphouët Boïgny, né dans les années 80, au début de l’interminable règne du Burkinabè, relation au long cours puisqu’elle se poursuit avec le président Alassane Ouattara, fils spirituel du père de la nation ivoirienne. Hôte de Blaise depuis le Thermidor des 30 et 31 octobre 2014 au Burkina, Ouattara est et demeure au cœur des péripéties de la politique burkinabè pour ne pas dire de la sous-région.

Alors, lorsqu’hier 5 septembre, Damiba, s’en va chez Ouattara, c’est la poursuite d’un long partenariat entre 2 pays qui connaît certes des hauts et des bas, mais qui s’est maintenu. D’ailleurs lors du point de presse, cette relation spéciale a été rappelée par les 2 présidents.

En fait, le président de la Transition aurait dû commencer sa première visite officielle par la Côte d’Ivoire, mais cela aurait pu encore faire couler beaucoup d’encre et de salive, du fait qu’entre Damiba et Blaise, les atomes semblent être très crochus. Que n’aurait-on pas entendu si la terre éburnéenne était la première destination de Damiba ? Le Mali est peut-être un dérivatif, une façon de ne pas mettre eau au moulin de ses détracteurs ! Un détour pour faire taire ses contempteurs.

Damiba à Abidjan, c’est d’abord donc pour poursuivre le partenariat à travers le TAC, raffermir des relations très vieilles et très utiles. Avant, on pouvait fredonner avec un artiste «Train vient, vous vient …», maintenant moins, Sitarail faisant partie des grands projets que le TAC veut requinquer, de même que d’autres infrastructures. Damiba à Abidjan, c’est aussi une visite de partenariat. Mais de reconnaissance  surtout à Alassane Ouattara.

Ne nous voilons pas la face : la bienveillance de la CEDEAO envers les putschistes du 24 janvier 2022, le fait d’avoir été accommodante avec le Burkina, et de ne pas subir les foudres de l’institution sous-régionale, on le doit à qui ? A Ouattara ! Bien sûr, on dira que des sanctions contre le Burkina, en plus du Mali à l’époque, auraient nui aux intérêts ivoiriens, notamment le port d’Abidjan par exemple aurait pris un coup. N’empêche, il faut saluer ce geste du chef de l’Etat ivoirien. Cette transition qui, vieille de 7 mois  n’a pas trop senti les fourches caudines de la Communauté internationale, qui a été à la manœuvre ? Ouattara ! Lorsqu’on prend la venue de Blaise Compaoré au Burkina Faso, le 8 juillet dernier pour le cénacle de haut niveau entre Damiba et les «ex», lequel a échoué pour absence de certains prédécesseurs, et tout le ramdam sur le statut judiciaire de Compaoré qui était à la baguette pour assurer le suivi ? Encore Ouattara ! Alors quoiqu’on puisse dire, n’importe qui à la place de Damiba irait dire «Anitché ! Anibaara Bravtchè !» comme le dirait un Ivoirien Tartempion au président ivoirien (Ouattara est famillièrement surnomé Bravtchè c’est à dire brave homme.) Souvent, le simple merci, et le déplacement valent leurs pesants de considération pour un président comme Ouattara ! Et parfois, les bons rapports entre deux pays tiennent à ces choses là. Damiba en a pris la pleine conscience en effectuant cet aller-retour en Côte d’Ivoire ;

La REDACTION

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