Elle s’était inscrite en faux contre les velléités de 3e bail du président centrafricain Faustin Archange Touadéra, ce qui lui a valu d’être mise à la retraite forcée, en violation des lois régissant la carrière des fonctionnaires et surtout des hauts magistrats. Elle, c’est Danielle Dalan, ex-présidente du Conseil constitutionnel, qui vient de rebondir sous les lambris lumineux du département d’Etat américain qui l’a décorée hier 8 mars à Washington de la médaille de Femme-courage internationale avec 8 autres du même sexe. C’était en présence d’Antony Blinken et de la première dame Jill Biden.
Les USA ont voulu ainsi récompenser la pugnacité, la droiture et la probité d’une femme, doublée d’une magistrate qui est restée collée aux lois de son pays, ou plutôt à la Loi fondamentale de la RCA. Menacée, intimidée, pour qu’elle accepte ce viol de la Constitution, elle est restée inflexible et a donc dit non à ce 3e mandat, que veut l’actuel locataire du palais de la Renaissance. En la congédiant par une retraite anticipée, le président Touadéra a renforcé l’aura de Danielle Dalan et quoi de plus naturel que de profiter de cette journée internationale dédiée aux femmes pour rendre un hommage à une telle femme. C’est une récompense amplement méritée pour la «femme de fer» qui montre encore une fois que si les institutions sont fortes notamment la Cour constitutionnelle (ou la CENI), la République peut à la longue se mettre à l’abri des turpitudes des hommes politiques dont la boulimie du pouvoir est incompatible avec la bonne gouvernance et la stabilité des pays. Bravo à Danielle Dablan, une porteuse d’Afrique dont l’exemple doit servir à la postérité.
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