De Bouda au Burkina à Kamerhe et Kabund en RD Congo : Les prunes du pouvoir ne résistent-elles plus aux secousses du vent démocratique ?

De Bouda au Burkina à Kamerhe et Kabund en RD Congo : Les prunes du pouvoir ne résistent-elles plus aux secousses du vent démocratique ?

Fragiles justices, mais toujours frappantes, comme l’éclair et tombant ces derniers temps sur la tête de quelques «grands»: cas du Burkina et de la RD Congo.

De la République démocratique du Congo (RDC) au Burkina Faso, le temps n’est plutôt pas très beau pour les cadres des partis au pouvoir. Au Burkina Faso, un ancien ministre de la Défense a été déposé à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Motif : délit d’apparence et détournements présumés de fonds. En RDC, pareil son de cloche pour Vital Kamerhe, proche du président himself. Une affaire d’argent lui colle également aux baskets.

C’est un peu différent pour Jean-Marc Kabund. Le premier vice-président de l’Assemblée congolaise, par ailleurs président intérimaire du parti au pouvoir, l’UDPS, a été éjecté de son poste au Parlement. Pour son sac, il s’agit d’une affaire purement politique, avec une conjugaison démocratique, puisque le vote qui l’a propulsé hors de son siège est motivé par l’arrestation de celui qui a initié la pétition contre Kabund, Jean-Jacques Mamba. Kabund a payé pour avoir permis à la Justice de venir se mêler des affaires du Parlement.

Des affaires aux racines plus ou moins divergentes. Mais, il souffle tout de même un curieux air d’une nouvelle donne dans les palais présidentiels. Il commence en effet à être éloignée cette ère où un ministre, un député, à plus forte raison un président de parti au pouvoir, était la terreur de la nation «démocratique» africaine et dont personne n’osait contredire, qualifier ou même mentionner les frasques les plus incommodes et foncièrement mauvaises.

Porter plainte contre un ancien ministre pour délit d’apparence aurait été perçue sous certain régime comme un acte inimaginable, à plus forte raison qu’il puisse être suivi d’effet, au point de conduire le mis en cause en prison. Au contraire, un ministre qui construit une somptueuse demeure allait être ovationné comme il se doit.

Un directeur de cabinet d’un chef d’Etat qui se retrouve du jour au lendemain en geôles pour des faits de détournements. Ou un président de parti au pouvoir qui est humilié par le Parlement sort de l’ordinaire. Et le tout, sans que les présidents ne semblent vouloir poser quelque acte pour les sauver.

Va-t-on vers une nouvelle façon de gouverner en Afrique ? Ou est-ce un simple effet de poudre de magicien pour faire passer on ne sait quel tour de passe-passe pour enfumer le peuple alors transformé en spectateur crédule ? Vivement que non. Vivement que la culture de la transparence, de la redevabilité prévale. Vivement afin que l’on comprenne que le dirigeant sous le régime démocratique, est d’abord et avant tout, un serviteur de son peuple.

Ahmed BAMBARA

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