Début de campagne présidentielle en RDC et retour de Martin Fayulu : La CENCO s’inquète déjà des  contestations post-électorales

Début de campagne présidentielle en RDC et retour de Martin Fayulu : La CENCO s’inquète déjà des  contestations post-électorales

Pour la Commission justice et paix (CJP) de la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), comme pour les 40,2 millions d’électeurs, appelés aux urnes du 23 décembre 2018, si la campagne officielle qui débute demain 23 novembre, est hautement inflammable, ce sont les jours d’après-élections qui inquiètent, car carrément conflictogènes, du fait d’absence, ou d’existence bancale de tribunaux administratifs pour les recours, de l’impossibilité de manifester  pour tous les candidats, des observateurs électoraux, des agents électoraux, des journalistes… bref, l’épiscopat n’est pas rassuré quant aux contestations postélectorales.

Sur la base d’un rapport dont a priori, on ne peut douter de la sincérité, c’est quand même la même église, qui a été à la base de l’Accord de la Saint-Sylvestre, sur la foi de ce document, il est stipulé, qu’entre avril et octobre 2018, «les manifestations publiques ont fait 5 morts dont 4 par balles, 91 blessés dont 7 par balles et 362 interpellations». La CJP pointe du doigt également que  «80% des manifestations étaient pacifiques», alors que dans «52% des cas» la police a réprimé sévèrement et «a usé dans 14,7% de balles réelles». Cette alerte est de bon aloi, dans ce pays-continent où quasiment depuis décembre 2016 date de la péremption constitutionnelle du mandat de Joseph Kabila Junior, c’est à coups de fusils, d’exactions, de justice vermoulue que le pouvoir est parvenu à «glisser» pour prolonger son règne. Autant de subterfuges qui auront laissé de nombreuses victimes sur le carreau, et occasionné des exodes massifs.

Ce rapport de la CJP, trouve son crédit dans la première élection post-Mobutu de 2006, dont l’après second tour du 29 octobre, s’était soldée par la canonnière entre les hommes de Kabila, et ceux de l’armée de libération du Congo (ALC) de son rival, Jean-Pierre Bemba. Une crise post-électorale, qui est survenue, malgré que cette présidentielle congolaise de 2006, fut portée à bout de bras par l’ONU, «épiée» par l’EUFOR, première mission militaire de l’UE, surveillée par des milliers d’observateurs, financée par la communauté internationale, et … bénie par le Pape à l’époque.

Le préventif valant mieux que le curatif, cet avertissement sans frais de la CJP devrait aider à améliorer le processus électoral de bout en bout pour que les différents protagonistes optent pour les recours civilisés à savoir, le box plutôt que la boxe, c’est-à-dire les tribunaux d’appels, plutôt que les rues. Encore faut-il que ces juridictions soient fonctionnelles, accessibles et impartiaux !

C’est le souci majeur qui turlupine la CENCO. Car des dates telles que le 30 décembre 2018, jour de la proclamation des résultats provisoires par la CENI, le 9 janvier 2019, celui des résultats définitifs et la prestation de serment du président élu le 12 janvier 2012, sont gorgés de dangers, surtout avec des machines à voter polémiquées, des vieux adversaires qui se combattront par procuration notamment Kabila contre Bemba et Katumbi et deux opposants Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe au jeu trouble….

L’Eglise ne peut que s’écrier «Dieu sauve le Congo !». Mais aussi aux Congolais de faire tout pour.

Sam Chris

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