Tout ce qui se passe en RD Congo, surtout en matière d’élections est d’une spécificité à nulle part égale, non seulement dans la région des Grands Lacs, mais même à l’échelle africaine. Jetons un coup d’œil sur la fiche électorale :
– 44 millions que constitue le corps électoral ;
– 26 candidats pour la présidentielle ;
– 70 000 pour les législatives et sénatoriales ;
– 2 millions 300 mille km2 ;
– 1 900 km de frontières avec 9 Etats :
– Des milliards de F CFA à injecter et un défi logistique et organisationnel gigantesque à relever.
C’est sûr que Denis Kadima, le président de la CENI et ses commissaires ne dorment pratiquement plus. Car la triple votation qui se tiendra le 20 décembre 2023, et dont la campagne électorale s’est ébranlée hier 19 novembre, concerne certes, au premier chef les Congolais, mais aussi l’Afrique et toute la Communauté internationale, onusienne en particulier qui «épieront» le scrutin du début jusqu’à la fin.
Comme d’habitude, ce sera une pêche aux voix teintée de discours nombrilistes et démagogiques. Nouveaux et anciens sauriens du fleuve congolais se toiseront, avec pour certains, les verbiages acides sans programme, et sans véritable leadership. Candidats à l’envergure d’hommes d’Etat, hommes d’estrade, saltimbanques de la politique s’affronteront via des joutes bien pimentées.
Et en RD Congo, pas seulement que les politiciens qui s’y mêleront, ici l’Eglise, les pasteurs, les patrons d’ONG, chacun entrera dans la danse pour la simple raison que campagne électorale est consubstantielle à forte circulation d’espèces sonnantes et trébuchantes mais surtout à gain d’influence. Les marchands de rêve excellent dans ce job. Une campagne enfin de la démesure car certains la battront à l’Américaine, avec jet privé et hélico, le gigantisme du pays également oblige à avaler les milliers de km en avion, en voiture et en bateau.
En dépit souvent que le constat navrant est fait que les hommes politiques restent les mêmes dans cette luxuriante Congo, ses populations croient en des lendemains qui chantent surtout depuis 2019, avec l’accession de Félix Tshisekedi au palais de la Nation. Non pas qu’en 5 ans, il a «accompli des miracles», mais des lignes ont bougé, routes, gratuité de l’école, barrages hydroélectriques d’Inga et de Zongo II, et surtout une relative paix, même si à l’Est du pays, il n’y aura pas vote, notamment dans le Routchourou et le Massissi !
Tout peuple aspire à une amélioration de son quotidien, et si par le feu du suffrage des urnes, il peut accélérer cela, il la souhaite de toutes ses tripes. 26 candidats dont Félix Tshisekedi, l’actuel chef de l’Etat sortant pour un seul fauteuil qui sera mis en jeu dans 1 mois. Tous comme des Dartagnan, Porthos ou Aramis se lanceront sabre au clair à la conquête de la présidence.
Qui sera le 6e président de la RD Congo ? Le sortant a tenu une campagne, la 1ère hier au stade des Martyrs de Kinshasa, Fayulu est dans son fief de Bandoulu, Katumbi tiendra meeting aujourd’hui à Kisangani… Chacun démarre comme il peut, espérant étrenner l’impérium le 20 décembre prochain. Pourvu que ce soit un homme d’Etat, un Périclès pour tirer ce pays-continent vers le haut !
Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA
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