Début dialogue Pouvoir-CNARED au Burundi Peut-on rêver d’élections ouvertes en 2020 sans le dieu-NKurunziza ?

Début dialogue Pouvoir-CNARED au Burundi Peut-on rêver d’élections ouvertes en 2020 sans le dieu-NKurunziza ?

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epuis qu’il s’est offert un 3e mandat indu, en matant opposants, syndicalistes et journalistes en marchant sur des cadavres, Pierre NKurunziza régente le Burundi d’une main de fer, où ceux qui ont des ambitions politiques ont fui, se cachent ou ont pris les armes.
Pourtant depuis juin 2019, la situation se déride de façon subreptice, et les lignes bougent imperceptiblement.
Des missi dominici de Jean Minani patron du CNARED et du président NKurunziza se sont rencontrés courant août dernier dans la capitale kenyane, un cénacle où les questions qui fâchent ont été évoquées, notamment la levée de mandat d’arrêt qui pend sur la tête d’une trentaine d’opposants, le retour d’exil des leaders d’opposition et la décrispation politique. Un pré-accord avait même été ébauché, mais l’affaire ayant été éventée, chaque camp s’était recroquevillé sur lui-même.
Mais voilà que ce 6 octobre, les 2 parties ont repris langue, et ce sont les mêmes lancinantes questions en suspens qui ont animé ces échanges. Si Annicet Niyonkuru envoyé spécial du CNARED s’est voulu évasif, réservant, son compte-rendu à ses patrons à Bruxelles, l’assistant du ministre de l’intérieur, s’est voulu rassurante, notamment sur les questions judiciaires.
A la vérité, il faut lier ce rapprochement au 6 juin 2018, jour où Pierre NKurunziza a clairement annoncé qu’il quittera les lambris dorés du cossu palais présidentiel de Gitega en 2020. Autrement dit, il ne veut pas d’un 4e mandat, pourtant ouvert à lui comme un boulevard par le tripatouillage de la constitution, obtenu par aval référendaire le 17 mai 2017 qui fait qu’il peut rester président jusqu’en 2034.
«Au Burundi, un homme se retourne dans son lit, mais pas dans sa parole» avait lancé à l’époque goguenard, le président-messie de Bujumbura. Pourvu qu’il ne se dédise pas d’ici-là.
Un an après ce serment présidentiel donc, pas l’once d’un parjure à l’horizon et ceci pourrait expliquer cette bonne disposition d’esprit, et cette démarche du CNARED.
Quelle posture adopteront les opposants regroupés de Bruxelles après le bilan que feront leurs émissaires ?
En tout cas, tous estiment que la probabilité pour que le CNARED soit présent aux élections de 2020 est très élevée.
Attention tout de même à ce président madré, et qui croit son pouvoir divin, qui a mis les Accords d’Arusha de 2000 entre parenthèses, et dont l’administration et l’armée sont à dominante Hutue, son ethnie. Mieux, l’Etat-parti, dominé par l’ombrageux CNDP/FDD, expurgé des contestations, tient tous les pans du pays, et si peut-être, le dieu-NKurunziza veut lâcher du lest, c’est certain qu’il a préparé le terrain, pour garder toujours le pouvoir même par procuration. Peut-être a-t-il même son Medvedev à lui-aussi.
Et si on peut rêver d’élections en 2020, sans NKurunziza l’autre que l’opposition s’installera à Gitega, n’est pas encore permis. Mais c’est déjà un grand pas qu’elle puisse y prendre part librement !

Sam Chris

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