Début du départ des 1 500 soldats français du Niger : Un crève-cœur pour  la France

Début du départ des 1 500 soldats français du Niger : Un crève-cœur pour  la France

Hier mardi 10 octobre 2023, tous ceux qui étaient à Niamey ont pu voir la longue colonne de camions militaires français et de blindés, prendre la RN1 qui mène après une trotte de 1 500 km, au camp de Cossei à N’Djamena au Tchad.

Ce sont les premières images du départ des soldats français du Niger, sous l’injonction des militaires putschistes, lesquels ont eu gain de cause dans le bras de fer qui les opposait à Paris. Les blindés et camions d’abord, puis les 1 500 soldats ensuite avec le ralliement Niger-Tchad avec le retour des 400 militaires français qui étaient dans la zone des 3 frontières, et le tout s’ébranler vers la pays des Deby par la route, avant leur rapatriement par air. D’aucuns espèrent que l’aéroport de Niamey leur sera ouvert pour permettre ce retour humiliant aériennement, puisque la veille, le 9 octobre, des soldats prioritaires ont pu regagner la France par avion.

Pas d’escale ni de détour au Bénin comme la rumeur l’avait distillé, allant même jusqu’à avancer qu’un casernement était en construction dans l’Alibori pour accueillir ces 1 500 soldats tricolores. Rien de tout ça. C’est un voyage vers le pays qui se fait «conformément à la palification et à la coordination en cours», entend-t-on côté français.

Mais en réalité, malgré les précautions oratoires et la non-reconnaissance par Paris des putschistes nigériens, c’est bien avec eux qu’on a dû convenir du chronogramme de ce désengagement qui s’étale jusqu’en fin 2023. Car le fait que les 400 militaires de la région des 3 frontières rejoignent le gros de la troupe à Niamey, l’itinéraire de la RN1, certains détails que les véhicules militaires français équipés d’armes seront démontés au Niger et c’est l’armée de ce pays qui se chargera de la sécurité, tout cela a été défloré par Niamey.

C’est tout de même rageant et ça fait un peu crève-cœur de voir ces militaires après avoir quitté le Mali dans quasiment les mêmes conditions, s’en aller du Niger, un tantinet sous les quolibets et les accusations les plus farfelus de la piétaille comme de ceux qui sont au sommet de l’Etat : la France collabore avec les terroristes, elle veut aider à intervenir avec la CEDEAO, elle n’a rien fait au Niger dans la lutte contre le terrorisme… Alors qu’ils étaient là justement pour aider à contrer ces djihadistes !

Cette image de véhicules slalomant sur la route nationale n°1 et ce millier de militaires de l’ex-Barkhane au Mali, quittant le Niger, l’échine courbée, même s’ils n’ont rien à se reprocher, est pathétique et énervant, surtout que l’Elysée a engagé une danse de Saint Guy avec les putschistes sur le départ de ces 1 500 soldats et celui de l’ambassadeur Sylvain Itté, avant de se rendre à l’évidence, qu’elle sera perdante sur toute la ligne.

Surtout quand on sait aussi que les putschistes font express en les obligeant à prendre la route vers Cossei à N’Djamena, distante de 1 500 km de Niamey, une longue distance, alors qu’il suffisait d’ouvrir l’aéroport de Niamey !

Ce repli vers N’Djamena et puis Paris est l’un des épisodes de la cassure d’une relation historique qui, au fil des années, s’est tendue puis a cédé, et le Sahel et la France sont à la recherche d’un nouveau logiciel de coopération qu’on espère équitable et empreinte de respect et de gains pour chacun. Le Niger, dernier bastion du Sahel où s’esquisse cette décolonisation dont le chœur des vrais-faux panafricanistes fait monter dans le ciel chaud de Ouaga, Bamako et Niamey ?

La REDACTION

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