Début du procès des personnes appréhendées durant les manifs du 20 octobre au Tchad : Pas de justice pour les 401 damnés de Koro Toro !

Début du procès des personnes appréhendées durant les manifs du 20 octobre au Tchad : Pas de justice pour les 401 damnés de Koro Toro !

Il aurait fallu un Alexandre Soljenitsine pour décrire ce goulag à ciel ouvert qu’est le bagne de Koro Toro, à 600 km de la capitale tchadienne où ont été déportés (le mot n’est pas trop fort) 401 manifestants sur les 600 arrêtés lors des manifestations violentes du 20 octobre dernier.

Univers austère, impropre à la vie humaine, promiscuité et surtout déshumanisant ! C’est pourtant là qu’a débuté hier 29 novembre le jugement de ceux que le pouvoir tchadien qualifie «d’insurgés» qui voulaient renverser le régime du général Mahamat Déby. Depuis, le pouvoir a requalifié les accusations.

Tous ceux qui sont attachés à la justice, à commencer par les avocats crient au déni, car ces prisonniers de droit commun, auxquels on a endossé le qualificatif de «putschistes» sont jugés hors de leur juridiction qui est celle de N’Djamena.

Ensuite, sans l’assistance d’avocats, aucun des hommes en robe noire ne s’y risquerait pas dans cette prison construite spécialement pour casser des opposants ou rebelles.

Conséquences : c’est un procès hors norme, qui n’a de procès que de nom, puisque c’est le pouvoir qui est en même temps juges, jurés, procureur et avocats, et la sentence est quasi-connue à l’avance, au regard des charges qui pèsent sur ces 401 pauvres hères : «attroupement non autorisé, destruction des biens, incendie volontaire ou encore voies de fait … ». Cela va chercher dans les 10 ans de prison. Encore qu’on a requalifié les faits car si le pouvoir de N’Djamena avait maintenu ceux «d’insurrection, et de tentative de coup d’Etat», c’était la perpète assurée.

Une parodie de jugement selon les droits-de-l’hommiste, les opposants et tous ceux qui connaissent le droit. Et si le pouvoir parle de déferrement, le vocable est faible car ce genre de prison est généralement réservé aux assassins récidivistes. Au nom de quoi, on a amené les 401 à Koro Toro et laissé les 200 autres à N’Djamena ?

Non content que ses nervis aient tiré à balles réelles sur les manifestants le 20 octobre, faisant officiellement 50 victimes, voilà que le calvaire se poursuit pour ces civils, qui n’aspirent qu’à vivre dans un Etat de droit et qui sont désormais des bagnards qui risquent gros.

Deni de justice pour ces 401 damnés de Koro Toro, car le B.A-BA judiciaire aurait voulu qu’ils soient traités comme des justiciables communs et à N’Djamena.

Ce procès en plein désert inhospitalier est sans doute un avertissement de la Transition militaire que les Succès Masra et Cie peuvent toujours rêver d’un grand soir, mais le pouvoir reste toujours au bout du fusil et se transmet de père en fils ! Et gare à quiconque ose rouspéter. C’est triste pour les populations après Hissène Habré, le maréchal et son fils …

 

La REDACTION

 

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR