Si la justice est souvent critiquée pour sa lenteur, elle reste néanmoins implacable, inéluctable, et quand l’heure sonne, elle fait entendre son carillon. Est-ce enfin le début de justice pour notre confrère gambien Deyda Hydara, assassiné le 16 décembre 2004 à Banjul ? La réponse se trouve du côté de l’Allemagne, où s’est ouvert hier 25 avril 2022, le procès d’un des sicaires du fondateur du Point et correspondant de la BBC.
18 ans après selon les aveux du lieutenant-colonel Malick Jatta recueillis lors des auditions de la Commission réconciliation et réparation en Gambie (TRRC), aveux selon lesquels, c’est l’ubuesque chef d’Etat Yahya Jammeh qui a ordonné de tirer sur le journaliste, sale besogne exécuté par les nervis, 18 ans après l’abjection, l’un d’eux Bai Lowe, arrêté à Hanovre en 2021 est dans le box des accusés. Bai Lowe est accusé de crimes contre l’humanité et son implication dans l’assassinat de 3 personnes dont le journaliste Deyda Hydara.
Baï Lowe était le chauffeur des «junglers», cet escadron de la mort yahyamesque qui était chargé d’éliminer les opposants et journalistes récalcitrants.
18 ans après cet assassinat de cette plume de la liberté, c’est le début de la vérité, et de la justice. En attendant, un jour peut-être que l’illustre exilé de Guinée-Equatoriale, vienne lui-même répondre de ce crime et bien d’autres sous sa dictature tropicale.
Mais il n’y a pas qu’en Gambie, qu’il y a eu crime contre un journaliste, les prédateurs des médias ont aussi tué au Burkina Faso, le 13 décembre 1998, Norbert Zongo, directeur de publication de L’Indépendant, boucané en rade de Sapouy (Centre-Ouest) de Ouagadougou avec 3 de ses compagnons d’infortune. Ici aussi, on attend justice pour « HS» le nom de plume de Norbert Zongo.
Reporters sans frontières (RSF) et tous les journalistes saluent ce procès en Allemagne contre Bai Lowe et espère, que tous les criminels de Deyda Hydara rendront compte, car dès qu’il y a crime, il doit avoir châtiment, sous forme de vérité et justice. Justice pour Deyda Hydara, pour Norbert Zongo, et tous les journalistes pas assassinés, mais qui croupissent dans les donjons de Nerons africains .
La REDACTION
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