Quelques kaléidoscopies défilent à l’esprit de ceux qui ont connu Amara Essy ou suivi un peu sa trajectoire :
– Sa rivalité feutrée et vite abandonnée avec Alpha Omar Konaré pour le poste du président de la Commission de l’UA qui venait de naître. Amara Essy venait de terminer son mandat comme dernier secrétaire général de l’OUA.
– Son passage à la tête du ministère des Affaires étrangères sous Félix Houphouët-Boigny (1990-1993) puis sous Henri Konan Bédié (1993-1999).
Amara Essy est de ces diplomates dont la barbe a blanchi sous le harnais. Très expérimenté, très assis «il pouvait à lui seul faire reporter une réunion internationale» disait un introduit du domaine surtout lorsqu’il formait un quasi-tandem avec Koffi Annan au poste d’envoyé spécial » du secrétaire général au Congo Brazza et en RCA en 2000 et aussi président de la 49e session de l’Assemblée générale de l’ONU, une première pour un Africain Noir !
Là, il a eu à arbitrer la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, les conflits en Somalie. Et lorsqu’il succéda à Salim Ahmed Salim à la tête du secrétariat général de l’OUA, il travailla à la naissance de l’UA, dont il voulait bien diriger la première présidence de la Commission. Les chefs d’Etat ont préféré Konaré à lui. Consensuel, déterminé, Amara Essy l’était à la tête de l’OUA.
L’homme qui vient de tirer sa révérence à 82 ans, a eu une vie professionnelle et politique bien remplie. Depuis son Bouaké natal jusqu’au sommet des grandes institutions nationales et internationales, il fut l’artisan de la diplomatie ivoirienne et un fidèle parmi les fidèles du président Houphouët et un précurseur du relookage du Conseil de sécurité de l’ONU.
Il part en laissant une empreinte, un legs diplomatique qui passera à la postérité comme un bien inestimable. Il inspirera de jeunes diplomates qui voudront bien lui emboiter le pas.
La REDACTION
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