C’est une page de l’histoire de toute une nation qui vient de se tourner. L’archevêque anglican sud-africain Desmond Tutu est mort. L’information a été révélée par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, dans un communiqué publié le dimanche 26 décembre 2021. C’est dans sa quatre-vingt-dixième année et au lendemain de la fête de la Nativité que le célèbre religieux sud-africain et a tiré sa révérence.
Après Nelson Mandela en décembre 2013, puis Frederik de Klerk en novembre dernier, Desmond Mpilo Tutu est la troisième figure de premier plan de l’époque de l’Apartheid à quitter l’univers des vivants, ces dernières années. Prix Nobel de la paix en 1984 et premier noir à être nommé archevêque pour l’Eglise anglicane d’Afrique du Sud, en plein Apartheid, Desmond Tutu était connu pour son rôle dans la lutte contre l’Apartheid mais aussi pour avoir présidé la Commission vérité et réconciliation, mise en place pour situer les responsabilités de ce système dont les stigmates restent vivaces dans les mémoires malgré les années. Comme l’a si bien dit le président Ramaphosa, le «décès de l’archevêque émérite Desmond Tutu est un nouveau chapitre de deuil dans l’adieu de notre nation à une génération de Sud-Africains exceptionnels qui nous ont légué une Afrique du Sud libérée».
Icône de la lutte contre la ségrégation raciale qui avait pion sur rue dans une Afrique du Sud divisée, l’homme aura marqué son époque et par ricochet les générations qui ont suivi. Petite silhouette, crane rasée et toujours souriant, l’archevêque Tutu incarnait l’espoir auprès des populations pauvres des Townships de la Nation Arc-en-ciel brimées par les lois scélérates d’une classe sociale qui s’étaient fourvoyées dans la conduite des liens sociaux. Au moment où il rejoint d’autres figures de cette période tels que Nelson Mandela et Frederick De Klerk, l’Afrique du Sud poursuit sa difficile mue vers une nation entièrement débarrassée des survivances de l’Apartheid et des inégalités sociales qui font le lit des reflux communautaires sanglants.
En attendant les Adieux dignes de son rang, cette disparition est une incessante exhortation à ses compatriotes et à la nouvelle génération à mettre leurs forces dans la construction d’une Nation plus juste, débarrassée des vecteurs de la division loin des sirènes de la ségrégation. Pour ce faire, et comme l’a déjà fait le président sud-africain, le monde entier devra lever les yeux et les mains vers le ciel pour que l’âme de Desmond Tutu repose en paix et que son esprit reste en sentinelle pour l’avenir de la Nation Arc-en-ciel. C’est le meilleur hommage que l’on pourrait rendre à cet homme dont les œuvres et les actes resteront graver dans la mémoire collective.
Davy Richard SEKONE
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