Décès de Frederik de Klerk en Afrique du Sud : Une figure anti-Apartheid controversée s’en est allée

Décès de Frederik de Klerk en Afrique du Sud : Une figure anti-Apartheid controversée s’en est allée

C’est une figure historique controversée et une icône de l’Apartheid qui disparait. Frederik de Klerk, le dernier président issu de la minorité blanche d’Afrique du Sud, est mort le jeudi 11 novembre à son domicile de Fresnaye à l’âge de 85 ans. Selon plusieurs sources, c’est  en banlieue du Cap que le Nobel de la Paix a rendu son dernier souffle des suites d’’un cancer des poumons. La nouvelle de son décès a été diversement accueillie par ses compatriotes divisés sur son œuvre. Si pour les adeptes de la ligne dure, de Klerk fut un complice de l’oppression qui s’est abattue sur le peuple noir, les plus modérés estiment que son œuvre et sa contribution à mettre fin au système de ségrégation qui avait cours dans ce pays multi racial, a été remarquable.

Considéré comme un authentique conservateur, il a été le principal artisan de la transition un régime d’apartheid où la minorité blanche avait le pouvoir vers la transition démocratique.  Après plusieurs années d’injustices et de ségrégations caractérisées par les pires formes d’injustices et de souffrances subies par les noirs et les autres races, l’entregent va permettre de changer la donne. Durant son mandat de 1989 à 1994, Frederik de Klerk naturellement poussé par la grogne qui montait dans les ghettos et les Township doublée par la pression, l’homme va accélérer les réformes pour remettre le pays sur le chemin du droit et de la justice. Un an après son accession au pouvoir (février 1990) l’African National Congress (ANC), voit son interdiction levée. Il franchit le pas en annonçant le début des négociations. Des mesures restrictives de libertés (Etat d’urgence, peine capitale)  sont suspendues ou levées. Plusieurs prisonniers sont libérés dans la foulée. Des discussions sont engagées avec le leader de l’ANC, Nelson Mandela depuis sa cellule. Après quatre années de discussions secrètes, ce dernier  est enfin libéré le 11 février 1990 et, dès le mois de mars, les négociations officielles débutent entre l’ANC et le gouvernement.

Ainsi sonnait le glas du système d’Apartheid qui suscitait dégoût et colère à travers le monde. L’apartheid est aboli officiellement le 30 juin 1991, mais de Klerk poursuit les négociations jusqu’à l’établissement d’une Constitution provisoire. Les premières élections démocratiques se tiennent en avril 1994 ; Nelson Mandela est élu président par le nouveau Parlement alors que Frederik de Klerk devient vice-président, un second rôle qu’il partage avec Thabo Mbeki.

Au vu de ce parcours, la controverse qui entoure la personnalité de Frederik de Klerk n’entame en rien son mérite dans l’histoire récente de son pays. Pour plusieurs observateurs, l’homme pourrait être perçu comme en mission car après s’être pleinement investi dans l’abolition de l’Apartheid et après avoir largement contribué à l’avènement d’un régime démocratique, il rompra les amarres avec son parti, l’ANC dont il quitta la direction en 1997. Son mea-culpa, il le fera presqu’à titre posthume (à quelques semaines de son décès) à travers une vidéo où il demande pardon pour tout le mal dont il serait responsable. Aujourd’hui avec sa disparition, même si une bonne partie de l’Afrique du Sud renâcle à lui rendre un hommage pour ses actions dans le sens de la justice, Frederik de Klerk demeure un des grands artisans de l’avènement de cette Nation Arc-en-ciel dont l’Archevêque Desmond Tutu rêvait et dont il faut parfaire certains aspects fondamentaux.

La rédaction

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