Décès de la députée Marie-Rose Compaoré : le Pr Martial défenestré «en attendant…»

Décès de la députée Marie-Rose Compaoré : le Pr Martial défenestré «en attendant…»

C’est la première victime de la gestion chaotique de la crise sanitaire que vit le Burkina Faso depuis l’apparition du premier cas, le 9 mars dernier.

Le Pr Martial Ouédraogo, coordonnateur de la riposte à la pandémie de coronavirus a été démis de ses fonctions suite aux dernières révélations parues dans la presse cette semaine. La décision a été prise au terme de l’hebdomadaire Conseil des ministres d’hier mercredi 29 avril 2020. «La situation sur le décès de la députée Marie-Rose Compaoré est suffisamment grave. Au regard de ce que la ministre de la Santé nous a présenté, le gouvernement a jugé nécessaire de prendre cette décision  de démettre le Pr Martial Ouédraogo de ses fonctions, en attendant le rapport des investigations», a déclaré Rémis Dandjinou, le ministre porte-parole du gouvernement.

Ainsi donc, les évènements ont fini par donner raison à une partie de l’opinion qui décriait la gestion très controversée du désormais ex-patron de la coordination nationale de la riposte à la pandémie de coronavirus. En effet, malgré les diverses interpellations, l’homme était stoïque face aux critiques et les révélations accablantes faites dans les médias et les réseaux sociaux. Comme pour dire, que le «chien aboie et la caravane passe», une attitude qui a certainement fini par agacer plus d’uns.  Ce limogeage intervient donc après que la ministre de la Santé, (employeur et supérieur hiérarchique) du Pr Martial Ouédraogo a fini par reconnaître avoir été induite en erreur dans la gestion de ce dossier qui a fini par brûler les mains d’un ses collaborateurs. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Burkina Faso a désormais son Coronagate et on n’est certainement pas à la fin de cet épisode consécutif à la mauvaise gestion de l’affaire de la députée Marie-Rose Compaoré, déclarée morte des suites de la maladie du Covid-19 alors qu’il n’en est rien.

Visiblement, dans la chaine de gestion de cette pandémie, des gens ont voulu faire les choses selon leurs pulsions en prenant des libertés avec la déontologie et l’éthique chères à la médecine. Le résultat est là et le verdict est implacable, raide comme un couperet, au pays des hommes intègres, l’opinion lassée des «contradictions et des sorties manquées» dans la gestion du Covid-19, n’accorde plus du crédit à tout ce qui est sur cette pandémie. Nous en voulons pour preuves, les dernières manifestations pour «exiger la réouverture des marchés fermés» et les déclarations des uns et des autres très remontés vis-à-vis des décisions prises par les autorités.

En clair, le Pr Martial Ouédraogo a fauté et à ce niveau de responsabilité, ces fautes ne sont tolérables. Mais il importe de dire qu’il ne devrait pas être un fusible (le seul) qui saute lorsque la tension atteint son paroxysme. Comme l’a promis le ministre Dandjinou, les investigations doivent permettre de «situer les responsabilités» à toutes les échelles pour qu’enfin la famille Compaoré et tous ceux qui ont souffert de cette gestion chaotique retrouvent la paix de l’esprit. Les sanctions devront faire tache d’huile et frappé sans distinguo les fautifs. C’est à ce prix que l’on pourra mettre fin aux critiques faciles et restaurer un tant soit peu la confiance entre gouvernants et gouvernés.

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