Décès de Prigojine dans un crash d’avion vu d’Afrique : Wagner orphelin de son gourou, quel impact pour le continent ?

Décès de Prigojine dans un crash d’avion vu d’Afrique : Wagner orphelin de son gourou, quel impact pour le continent ?

Lundi 21 août dernier, il était en Afrique, quelque part au Sahara et on parle du Mali où il promettait des jours heureux pour le Sahel, grâce aux actions de Wagner, une de ses dernières apparitions depuis son putsch manqué contre Poutine et son exil en Biélorussie.

Alors que les supputations allaient bon train sur le lieu exact où il se trouvait pour réaliser cette vidéo dans laquelle il signait son «grand retour», voilà qu’il est annoncé mort dans le crash d’un jet privé ralliant Moscou à Saint-Pétersbourg hier mercredi 23 août 2023. Etait-il vraiment dans l’avion qui transportait la dizaine de passagers ? Oui selon les sources concordantes ! Fils de communication, il a l’art de jouer les héros des mises en scène, tel en vitupérant contre l’armée russe. La dernière, sa tentative du coup d’Etat ou coup de sang contre Poutine du 24 juin, avait fait dire à certains que cette bravade ne restera pas impunie. On ne défie pas Poutine, même quand on est son «cuisinier» ! Vu de Moscou, peu ou prou, ce «crash» qui emporte Prigojine est loin d’être un message subliminal de Poutine à tous ceux qui le donnaient affaibli ou à mano à mano avec le patron de Wagner. Ou même qui parlaient d’un Poutine ramolli par la guerre en Ukraine. Non ! Le maître en Russie, c’est Poutine, le tsar moderne et patron, c’est lui ! Maintenant, est-ce que cette disparition peut susciter de petits remous ? Peut-être, car Prigojine était dangereux, dérangeant, mais relativement populaire en Russie, notamment le côté bourru du personnage.

L’aviation russe a confirmé que Prigojine figure bien sur la liste des 10 «crashés». Le décès est avéré . Celui qui cultivait une rivalité fratricide avec le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, et pas seulement finit son parcours terrestre dans un crash. En Ukraine par exemple, peu verseront une larme pour lui. On ne verra plus sa silhouette un peu massive paradant soit sur les champs de combats contre l’Ukraine, avec des mises en scène macabres, où parlant de l’Afrique comme sa «propriété». Il avait même salué le coup d’Etat survenu au Niger.

Les Walkyries seront peut-être toujours en République Centrafricaine (RCA), au Mali, en Libye, au Mozambique, mais le «gourou» éclipsé définitivement, sans doute quelques réglages seront faits. Car Wagner, quoiqu’on dise, n’existe que par la volonté du Kremlin. Et il est évident que si ces paramilitaires devaient perdurer sur le continent, Poutine en sera encore l’architecte de sa configuration. Et surtout ses missions, ou nouvelles missions en Afrique. Car on oublie souvent, en Afrique, Wagner, ce n’est pas seulement la sécurité, mais aussi une usine à propagande qui a trouvé un terreau fertile avec le sentiment antipolitique occidental ou français. Peut-on remplacer Wagner au pied levé en Afrique ? Pas sûr.

Bizarre coïncidence, cette disparition survient au moment où se tient le 15e sommet des BRICS à Johannesburg en Afrique du Sud. Avec Poutine absent mais dont l’ombre a plané sur cette rencontre. La RCA, le Mali, le Mozambique…traiteront-ils directement toujours avec Moscou ? Et qui pour  remplacer  Prigojine ? Ivan Alexander Maslov, le n°2 de Wagner ? Si c’est le cas, l’Afrique, ou plus exactement les pays qui ont un partenariat avec le groupe paramilitaire russe devraient profiter pour revoir peut-être les termes de cette coopération. Avec Poutine directement ?

 

Davy Richard SEKONE

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