Décès de Salif Keita Domingo : L’aigle s’est posé pour l’éternité !

Décès de Salif Keita Domingo : L’aigle s’est posé pour l’éternité !

L’ex-international malien Salif Keita est décédé le samedi 2 septembre dernier, à l’hôpital de Bamako à 76 ans. Star de l’AS Saint-Etienne à la grande époque des Verts, il avait aussi marqué l’histoire du football en devenant le premier Ballon d’or africain. C’était en 1970. Au Mali, il était adoré et avait même pris la tête de la Fédération de football en 2005.

Dans l’Hexagone où son nom restera à jamais gravé dans les livres saints du sport roi, la disparition de l’aigle mandingue, virtuose dans l’art du maniement de la boule magique a été ressenti avec beaucoup de tristesses. «La Panthère noire s’en est allée, emportant avec elle un morceau de notre club». Avec ces simples mots, l’AS Saint-Étienne a rendu un hommage vibrant à Salif Keita, ce samedi 2 septembre. Quelques instants plus tôt, la Fédération malienne de football (FEMAFOOT) annonçait la mort à l’âge de 76 ans de cet ancien international du football. 

Entre 1967 et 1972, les qualités de drible de Salif Keita, combiné à sa rapidité et son sens du but, avaient fait battre le cœur des supporters de Saint-Étienne à un rythme frénétique. Ses résultats époustouflants ont marqué les esprits du club qui a remporté en sa présence, trois championnats de France et deux Coupes de France. À l’heure de gloire du club stéphanois, Domingo comme l’appelaient les Maliens, avait marqué pas moins de 140 buts. Il avait ensuite fait une courte saison sous les couleurs de l’Olympique de Marseille sur fond de désaccords financiers et de brouilles avec le patron du club de Saint-Étienne, Roger Rocher.

Pourtant, sa carrière en France avait commencé sur une anecdote cocasse, que seul le destin tracé par les dieux du football peut justifier. Nous sommes en 1967. Pour rejoindre la France afin de répondre à l’invitation du président de l’ASSE Roger Rocher, Salif Keita choisit de prendre l’avion à partir de Monrovia, la capitale du Libéria. Il atterrit dans la grisaille parisienne le 14 septembre.

Nonobstant quelques bonnes références, notamment celle d’un garçon doué qui avait déjà deux finales de coupe d’Afrique des champions dans les pieds, c’est un illustre inconnu qui débarque chez l’ancêtre Gaulois. Personne à l’accueil. Dépouillé de ses maigres économies avant l’embarquement pour Paris, il peine à poursuivre son voyage. Finalement, c’est un taxi qui fera l’affaire. Prêt à le conduire jusqu’au pied du stade Geoffroy Guichard. La suite est connue sous toutes les chaumières africaines.

Après son passage à Saint-Étienne et à Marseille, Salif Keita dépose son balluchon à Valence, en Espagne, puis au Sporting Portugal. Il mettra un terme à sa carrière de footballeur aux Etats-Unis entre 1979 et 1980. Le compteur du Malien marque alors 477 matchs au plan international et 263 buts. 

Dans son pays natal, il est d’autant plus célébré qu’il a fait partie de la sélection qui a disputé la seule finale du Mali en Coupe d’Afrique des nations, en 1972. Une finale perdue devant le Congo 3-2 au stade Amadou Ahidjo de Yaoundé, mais qui garde tout de même une belle saveur. Salif Keita a ensuite été élu président de la Fédération malienne de football, entre 2005 et 2009. Il a également fondé un centre d’entraînement pour les apprentis footballeurs. Centre par lequel sont passés plusieurs joueurs maliens célèbres. Notamment son neveu, Seydou Keita, qui a joué au FC Barcelone et qui est encore le footballeur malien le plus titré grâce à 17 titres collectifs remportés au cours de sa carrière. Salif Keita restera aussi dans l’histoire du football en étant le premier joueur à avoir remporté le Ballon d’or africain, en 1970.

Footballeur talentueux, Domingo a ouvert la voie à l’Afrique de l’Ouest et bien au-delà. Le samedi dernier, l’aigle malien s’est définitivement posé. Va en paix, champion !

Hamed JUNIOR

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