Décès d’Eduardo Dos Santos en Angola : «Zedu» le guerrier-marxiste a rendu les armes

Décès d’Eduardo Dos Santos en Angola : «Zedu» le guerrier-marxiste a rendu les armes

 Il est mort de sa maladie sur un lit d’hôpital de Barcelone en Espagne ! Et pourtant, il aurait pu mourir sur un champ  de bataille, il y a 30 ou 40 ans ! Car comment parler d’Eduardo Dos Santos sans évoquer la terrible guerre politique, puis guerre tout court qui l’a opposé à Jonas Savimbi, le Galo Negro (coq noir), tué le 22 février 2002 ?

Au fil des années, se sont estompés les souvenirs de cette guerre pour le pouvoir entre le MPLA et l’UNITA mais en regardant la silhouette élancée, que l’outrage du temps a peu à peu vouté, ce crâne chauve garni de quelques cheveux blancs, et ce visage souvent ferme impavide que dérident quelques dents blanches au hasard de rires, en observant tout cela, in fine reste l’image d’un guerrier et d’un homme politique, qui n’a vécu que pour le pouvoir .

Dès 1961, à 19 ans, il s’engage dans le MPLA, et même si ce n’est que de façon fugace, avaient déjà germé en lui les graines du combattant. Immersion en Azerbaïdjan où il obtint un parchemin d’ingénieur.

Lorsqu’il intègre le cercle restreint du comité central du MPLA dans les années 70, Agostino Neto, le prend sous son aile, et en fera son ministre des Affaires étrangères.

A la mort de Neto, étant entretemps devenu le dauphin, il est investi chef de l’Etat par le MPLA. De faux scrutins tronqués, en charcutage de la Constitution le «parrain» restera scotché à son fauteuil présidentiel pendant 38 ans. Entre temps, la sanglante guerre entre lui et son ennemi juré fait rage. 500 mille victimes en 27 ans de bataille pour le nectar appelé pouvoir. Une guerre favorisée par le mur de Berlin. Le MPLA étant appuyé par les Russes et Cuba, et l’UNITA de Jonas Savimbi épaulée par l’Afrique du Sud et les USA.

On le savait malade, mais c’est à partir de 2016, qu’on le dit atteint d’un cancer. Un an après de toute façon, les Angolais se rendent aux urnes, le 23 août 2017, pour élire son dauphin Joao Lourenço, adoubé par le MPLA.

Avec l’élection de ce dernier, c’est l’ère Santos qui est définitivement révolue, car très vite, croyant Lourenço homme de paille, les Angolais et le monde entier se rendront compte de cette erreur d’appréciation. Finis les manipulations, le népotisme et la gabegie, Lourenço décide de secouer le cocotier, en commençant d’abord par la famille de Santos : son fils est mis en prison et la «princesse», Isabel Dos Santos, qualifiée entre temps par le magazine Forbes de «femme la plus riche d’Afrique», est inquiétée par la justice. Bref, la maison Santos commençait à craqueler 2 ans seulement après avoir passé la main à Lourenço. Fatigué et malade, l’ex-guérillero marxisant a définitivement rendu les armes ce 8 juillet 2022. Il laisse l’image d’un homme à poigne, et surtout  d’une gestion patrimoniale du pouvoir. 20 ans après la mort de Jonas Savimbi, on peut dire que véritablement l’Angola entame une nouvelle étape de son évolution, même si Lourenço en avait donné le tempo.

Que retiendront les Angolais de «Zedu» comme le surnomment les intimes ? Peut-être pour les plus âgés, la lutte armée MPLA # UNITA, le long règne un tantinet à la Néron, et les scandales économiques qui ont éclaboussé sa famille. Bon prince néanmoins, Lourenço, n’a jamais inquiété personnellement son mentor, et a décrété 5 jours de deuil.

La REDACTION

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