Décès d’Ousmane Tanor Dieng : Un baobab politique s’est écroulé dans la Téranga

Décès d’Ousmane Tanor Dieng : Un baobab politique s’est écroulé dans la Téranga

Parce que c’était lui, parce que c’était moi, aurait pu dire Abdou Diouf de Ousmane Tanor Dieng, lorsqu’il lui cédait les rênes du PS en 1996, avant que l’homme du haut de ses 2 mètres prenne une retraite politique et d’aller étrenner le secrétariat général de l’OIF à Paris. Tant, Tanor lui ressemblait trop, le caractère affable en moins.

Celui que la classe politique sénégalaise, toutes tendances confondues pleure et rend hommage faisait partie de cette race d’hommes politiques, tels Amath Dansokho, Abdoulaye Wade, Moustapha Niasse, Madiké Niang… qui ont façonné l’histoire politique du Sénégal ces 40 dernières années.

Héritier de Léopold Sedar Senghor, héritage qu’il a fait fructifier les premières années de l’après-Diouf, il s’était laissé un peu ‘’envahir’’ par d’autres hiérarques du PS.

Candidat à la présidentielle de 2007 contre Wade, il grappilla 13,5% des voix et finit 3e tout en dénonçant un «vol informatique» et conteste la réélection de Gorgui.

5 années plus tard, il retente sa chance et passe à la trappe dès le 1er tour, et se rallie à Macky Sall, qui terrassa son père spirituel et depuis 7 ans, Tanor roule pour le champion-président de la Coalition Benoo Bok Yakar.

Certes, il avait des tensions avec l’ex-bourgmestre de Dakar, Khalifa Sall, du fait de son refus du PS de présenter un candidat à la présidentielle de février de 2019, faisant chorus derrière Macky Sall. Mais il était respecté au sein du parti.

Président du Haut conseil pour les collectivités territoriales, il n’était plus visible dans le marigot sénégalais, mais aura servi son parti, son pays et l’Etat jusqu’à son dernier souffle.

Homme d’Etat et non d’estrade, Tanor Dieng laisse un parti, traversé de courants scissipares, sinon divisé dont un pan ne jure que par Khalifa Sall, le proscris de la dernière présidentielle tandis que l’autre partie s’est sabordée dans Benoo Bok Yakar. L’Histoire retiendra de lui un homme ‘’mou’’ mais teigneux, au caractère trempé, avec des idéaux  chevillés au corps. Un gros baobab s’est écroulé au pays de la Téranga.

La REDACTION

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