Décès du musicien Amadou Bagayoko du duo Amadou et Mariam : Un samedi triste à Bamako

Décès du musicien Amadou Bagayoko du duo Amadou et Mariam : Un samedi triste à Bamako

 

 

 

 

Amadou Bagayoko est mort ! Mariam est esseulée, la nouvelle a fait l’effet d’une zébrure de tonnerre dans le ciel malien depuis le quartier Bagadadji. De l’institut des jeunes aveugles de Bamako, en passant par les plus hauts podiums des stras de la musique africaine, et de la panoplie de «morceaux» très privés, Amadou Bagayoko est de ceux qu’on appelle les monuments de la musique du continent.

Le duo emblématique aveugle  a traversé  le temps, un demi-siècle, soudé, uni, et bâti sa notoriété sur la solidité de son couple : «il n’y avait même pas de la place pour l’air entre le couple», affirme Solo Soro, journaliste et chroniqueur culturel ivoirien.

Les hommages pleuvent depuis les chanteurs, arrangeurs jusqu’aux autorités maliennes surtout hier à ses obsèques où plus d’un millier y étaient. Car, Amadou est de ces hommes qui aura vécu utile pour sa famille, son entourage et la Nation. Toute la chanson du couple était certes un hymne à l’amour, mais aussi le décryptage «des problématiques de la société et l’usage de mots poétiques pour adoucir le fardeau des gens qui souffrent» selon encore Solo Soro. Le guitariste hors-pair a prouvé que même avec un handicap tel que la cécité, on peut réussir. Il ne voyait pas physiquement mais, sentait la société, la décrivait, et apportait de la joie et du réconfort.

Mieux, il aura prouvé que loin d’être une malédiction comme cela était considéré à l’époque, la cécité ne freine point la montée des escaliers de la réussite.

A 70 ans avec 50 ans de carrière aux côtés d’une femme, d’une complice, d’une amie exceptionnelle, Mariam, Amadou a apporté du baume au cœur, panser des aigreurs sentimentales, influencer plusieurs générations avec sa chanson «Un dimanche à Bamako». Depuis ce 5 avril 2025, c’est un samedi triste à Bamako.

En quittant ce monde, son titre «Kanason» (il ne faut pas accepter en bambara) qui prône l’unité des Maliens, il demeure une reférence à l’heure actuelle où l’union sacrée est requise pour lutter contre l’hydre terroriste. Musicien-poète, psychologue, «Conseiller conjugal», ce virtuose de la guitare qui a aussi fait ses classes dans le groupe «Les Ambassadeurs» était tout simplement un homme multicarte. Humble avec son épouse, généreux, à l’écoute des autres, la star n’avait pas la tête dans les étoiles, mais bien sur terre, malgré les flonflons de la réussite. Lui qui ne voyait pas avec ses yeux, mais avec sa voix et son cœur, demeurera éternel par sa musique et dans ce sens, Amadou Bagayoko, n’est pas mort.

La REDACTION

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