Décès du premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly : Studieux hommage avant l’adieu de vendredi

Décès du premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly : Studieux hommage avant l’adieu de vendredi

Décédé le 8 juillet dernier, le premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly (AGC) a eu droit hier 14 juillet, à un hommage appuyé du Tout-Etat de ce pays et de celui de délégations étrangères. De 7 heures du matin jusqu’en début de l’après-midi, ce sont les «en haut de en haut» comme on dit à Abidjan qui ont fait le déplacement du palais de la présidence pour rendre un hommage au défunt dauphin du président Ouattara.

Rien que des VIP, hier autour du cercueil de l’illustre enfant de Korhogo : le gouvernement ivoirien, avec le chef de l’Etat, son homologue sénégalais Macky Sall, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian représentant Emmanuel Macron … une présence française qui s’est fait écrier quelqu’un que «la Côte d’Ivoire, c’est pas petit pays ! Même avec le 14 juillet célébré à minima, Covid-19 oblige, son chef de la diplomatie a snobé cette fête nationale pour être à Abidjan, où il a dîné d’ailleurs hier soir avec Ouattara.

Des voisins aussi y étaient à l’image des Burkinabè Simon Compaoré, président du MPP, le parti présidentiel, représentant Roch Kaboré, Me Bénéwendé Sankara 1e vice-président du parlement, Zéphirin Diabré, Chef de file de l’Opposition…

Une cérémonie relativement sobre, mais pleine de solennité, de recueillement et de larmes à l’image du silence endeuillé de Ouattara, mais aussi des larmes d’une Kandia Camara, ministre de l’Education nationale lors de son intervention.

Un hommage national rendu au chef de gouvernement défunt, avant l’ultime adieu qui interviendra dans 48 heures à Korhogo, sa terre natale, celle de ses ancêtres, qui a vu naître son arrière-grand-père Peleforo Gbon Coulibaly et son géniteur Amadou Gon Coulibaly.

Mais une cérémonie qui survient dans un contexte politique très corsé, notamment au sein du RHDP, le parti unifié au pouvoir, et même dans tout le marigot ivoirien.

La mort de Amadou Gon Coulibaly a été longtemps précédée par la saga de la mise à l’écart de Guillaume Soro, et de la cascade de démissions RDHPistes dont la dernière en date, celle du vice-président Daniel Kablan Duncan, plombe davantage une atmosphère politique déjà lourde à couper au cimeterre.

Présents sans doute physiquement au palais présidentiel, mais l’esprit rivé déjà à l’après-Amadou Gon Coulibaly, c’est sans doute, la réalité prégnante à cette cérémonie d’hommage. En particulier, s’il y a bien un homme, que Amadou Gon Coulibaly manquera, et dont l’absence a accéléré les effets domino politiques, c’est bien Alassane Ouattara.

Certes, il savait que même avec Amadou Gon Coulibaly, comme successeur la compétition électorale du 31 octobre ne sera pas une promenade de santé, mais la disparition de ce dernier, le plonge dans d’inextricables équations politiques dont les moindres ne sont pas le choix du candidat RHDP, et le premier ministre.

Si plusieurs scenarii sont échafaudés, au stade actuel, Ouattara ne peut qu’être gagné par une nouvelle tentation de Cocody (palais présidentiel).

Reste à voir comment affronter la bronca des anti-Ouattara, et de la Cour constitutionnelle, sur cette mise entre parenthèse du discours de Katiola et celui fait devant le parlement à Yamoussoukro.

Peut-être qu’à l’heure actuelle, dans la tête de Ouattara, tout est arrêté, mais il sait qu’en politique, rien n’est acquis d’avance, ni pour toujours, et ces derniers évènements qui l’ont touché, prouvent que l’incertitude est la seule certitude en politique. La preuve par le présent hommage à celui sur qui il avait bâti pratiquement à 90% ses plans.

Sam Chris

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