Défenestration ! Dans le jargon politique, le licenciement du PM Choguel Maïga est ainsi nommé, tant il est abrupt et brutal.
Dans notre édition d’hier 20 novembre, nous subodorons qu’après la sortie «au lance-flammes» de Choguel Maïga, premier ministre du Mali contre la Transition, le Conseil des ministres sera tout sauf serein. Nous étions loin d’imaginer qu’il n’aura même pas lieu, car c’est le cas, et que dans la foulée, lors d’un flash dans la soirée, le chef du gouvernement sera débarqué manu militari !
Et en effet, ce que d’aucuns prévoyaient est tombé dru sur les ondes de la télé nationale, l’ORTM lors d’un flash spécial par un oukase de la présidence via le secrétaire général Alfousseni Diawara hier 20 novembre 2024 et par décret n°2024/0656/PFRM, l’opinion nationale et internationale sont informées, qu’il a été décidé de mettre fin aux fonctions de Monsieur Choguel Kokala Maïga en tant que chef du gouvernement et premier ministre du Mali et tout le gouvernement.
Et ce qui devait arriver arriva. Les autorités militaires auxquelles Choguel n’a laissé guère le choix, ont donc tranché dans le vif, en remerciant le PM, dont la sortie met à minima une fracture entre lui et le président Assimi Goïta.
Renvoyé à ses chères vaticinations politiques et auprès de son mouvement le M5-RFP ! Démis de ses fonctions, Choguel Maïga paie cash ses élucubrations de samedi dernier. Il aura passé un peu plus de 3 années à la tête de la primature, qui se termine en eau de boudin. Choguel s’est fait harakiri politique.
Choguel Maïga a-t-il oublié qu’il n’était que la vitrine civile, policée d’un pouvoir militaire ? Est-il frappé d’amnésie car le pouvoir est issu d’un coup d’Etat et qu’il a simplement été appelé ? C’est un pouvoir kaki, pas civil et lui, les Abdoulaye Diop et autres civils sont là de par la volonté des militaires qui se sont emparés de leur chose en renversant IBK.
Le timing de la Transition auquel il tient, ne peut être fixé que par les vrais tenants du pouvoir : les généraux de Kati !
A chaud, ce licenciement est l’aboutissement d’une bagarre que l’intéressé aura déclenché devant les militants du M5-RFP et l’officialisation qu’entre lui et les généraux de Kati, un ressort s’était cassé.
Malgré les services rendus à la Transition, Choguel a cru qu’il pouvait fixer l’agenda de celle-ci ! Le choc des timings a fait voler en éclat ce bel attelage civilo-militaire, haut en verve sur le plan diplomatique et au niveau de la politique nationale interne. On peut dire qu’une page se tourne, la nouvelle est pleine d’incertitudes et de défis majeurs qui éloignent l’horizon des élections.
Wait and see !
Zowemanogo Dieudonné Zoungrana
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