Défense de Djibrill Bassolé : «Le dossier est vide»

Défense de Djibrill Bassolé : «Le dossier est vide»

Absent du procès pour des raisons de santé, la défense du général Djibrill Bassolé était néanmoins présent au prétoire en ce vendredi 16 août pour débuter leurs plaidoiries. Ainsi, pour Me Dieudonné Bonkoungou, condamner son client pour les faits qui lui sont reprochés, relève «d’une absurdité», car il n’y a aucun élément constitué contre lui.

Le début des plaidoiries de la défense du général Djibrill Bassolé poursuivi pour attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures et trahison, a été assurée par Me Dieudonné Bonkoungou et malgré l’absence de son client dans le box des accusés  pour des raisons de santé, l’avocat a demandé la cessation des poursuites contre Djibrill Bassolé pour manque d’éléments constitués. Par ailleurs, Me Bonkoungou a débuté par l’exclusion de celui qu’il défend aux élections présidentielles passées alors qu’il voulait se présenter sous l’égide de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA) et ce, malgré la décision de la cour de justice de la CEDEAO.

A la suite de ça, ses difficultés d’accès aux soins ont été également évoquées par le conseil du général Bassolé. Revenant sur le dossier du putsch du Conseil national pour la démocratie (CND), le conseil a déclaré que «du 16 au 25 septembre 2015, il n’y a absolument rien contre Djibrill Bassolé». Et d’ajouter qu’on ne peut pas poursuivre le général Bassolé pour des faits qui ont été commis avant son intervention. Et condamner le général Bassolé pour meurtres, coups et blessures «relève d’une absurdité», assène-t-il. «Le président du tribunal ne dispose pas d’éléments pour juger mon client.

On ne vous donne rien et on vous demande de faire le travail d’un charlatan», a laissé entendre Me Bonkoungou. Demandant au tribunal de relaxer son client pour manque de preuves et d’éléments constitués, il a posé la question de savoir ce que le général Bassolé avait réellement fait pour mériter cette incarcération et de surcroît ce traitement.

Revenant sur les éléments sonores qui sont les principaux faits qui incriminent Djibrill Bassolé, l’avocat relèvera que l’authenticité des écoutes téléphoniques du général Bassolé au moment des faits est toujours remise en cause. Si certains éléments sonores entre Djibrill Bassolé et Guillaume Soro datent du 27 septembre 2015, comment le premier ministre Yacouba Zida a pu les avoir ? S’interroge Me Dieudonné Bonkoungou. Les conversations entre Bassolé et le commandant Paul Henri Damiba ont aussi fait l’objet de doutes. Pour Me Bonkoungou, les écoutes n’ont pas d’origine et ne sont pas datées. Ainsi, à défaut de constituer une preuve légale, il a demandé au président du tribunal d’écarter ces éléments sonores.

«Et s’il n’y a que ces éléments sonores, il n’y a rien contre le général Bassolé, car le parquet n’a démontré aucun lien qui incrimine mon client», avertit la défense. Pour ce qui est de la somme d’un million de F CFA que le général Bassolé a remis au journaliste Adama Ouédraogo dit Damiss, la défense trouve que le parquet n’a pas démontré en quoi cette somme d’argent rentre dans le cadre du coup d’Etat.

Et l’avocat de se demander aussi, pourquoi Auguste Denise Barry n’a pas été entendu dans ce procès alors que lors des faits, il était le numéro 2 du pays ? Les faits existent, mais le parquet globalise les choses, a fait savoir Me Bonkoungou. L’audience suspendue aux environs de 17 heures, reprendra le lundi 19 août 2019 à 9h, toujours avec les plaidoiries de la défense du général Djibrill Bassolé.

Larissa KABORE

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