Défense des libertés démocratiques et syndicales : L’UAS sortira dans la rue très prochainement

Défense des libertés démocratiques et syndicales : L’UAS sortira dans la rue très prochainement

L’Unité d’action syndicale (UAS) a animé un point de presse le lundi 8 juillet 2019, à la Bourse du travail de Ouagadougou, pour se prononcer sur un certain nombre de préoccupations légales qui marquent la vie nationale.

Elle a dénoncé une violation des libertés démocratiques et syndicales, l’insécurité qui se généralise dans le pays avec l’assassinat des deux militants de l’ODJ, Fahadou Cissé et Hama Balima dans la province du Yagha. Tout en souhaitant que la lumière soit faite sur ces assassinats, l’UAS annonce qu’elle s’organise pour descendre très prochainement dans la rue afin d’exiger la relecture du code pénal, l’arrêt des brimades et des affectations arbitraires à l’endroit des responsables de l’Alliance police nationale (APN).

A travers cette sortie médiatique, l’Unité d’action syndicale (l’UAS) veut faire part à l’opinion nationale et internationale d’un certain nombre de préoccupations en lien avec l’évolution de la situation nationale.  A écouter le conférencier du jour, Bassolma Bazié, ces dernières années, l’UAS constate avec regret une remise en cause progressive et continue des libertés démocratiques et syndicales dans le pays. Au nombre des faits qui justifient cette remise en cause, il cite entre autres les tentatives par deux fois d’adopter une loi antigrève, les tentatives d’adoption d’une loi organique devant servir de base pour remettre en cause les droits et acquis des travailleurs de la fonction publique, les attaques répétées contre le mouvement syndical et les travailleurs accompagnées de tentatives de les opposer aux populations et entre eux, le blocage de la révision du code du travail livrant ainsi les travailleurs pieds et poings liés au patronat, etc. Par ailleurs, l’organisation syndicale dit observer ces dernières semaines une recrudescence des attaques terroristes qui mettent à mal la sécurité des populations et de leurs biens. Ce qui a pour conséquence des centaines et des centaines de morts (civils et militaires), des déplacements massifs de populations désemparées et des cas d’exécutions sommaires, semant ainsi la désolation et la terreur dans les villes et les campagnes.  A cela, elle ajoute des attaques répétées contre l’Alliance police nationale (APN), en violation non seulement des textes nationaux et internationaux de la liberté syndicale. En sus, des décisions de justice prononcées par le tribunal administratif et le conseil d’Etat ordonnant le rétablissement du syndicat dans ses droits. De même que l’assassinat dans des conditions assez troubles  le 31 mai dernier de deux militants de l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ) dans la province du Yagha, Fahadou Cissé et Hama Balima, alors qu’ils se rendaient à une rencontre avec le haut-commissaire de la province. «Nous relevons à ce propos que hormis les nombreuses entraves qui marquent jusque-là les démarches engagées par l’ODJ pour élucider ces crimes, on observe que les autorités aussi bien nationales que provinciales se sont jusque-là dégagées de toutes les charges liées à la réalisation des autopsies sur les corps des victimes», a fait savoir Bassolma Bazié.  Pour lui, ces différents faits lui font penser que les autorités sont en train d’amorcer un tournant répressif.

L’histoire du pays témoigne que le mouvement syndical s’est toujours illustré dans la défense ferme des libertés et dans les situations marquées par des dérives antidémocratiques. C’est pourquoi, l’UAS face à la situation critique que traverse le pays, dit avoir interpellé le gouvernement sur ces différentes questions. C’était à l’occasion de la rencontre convoquée par le gouvernement le 5 juillet dernier.

L’UAS s’est réjouie de l’initiative du gouvernement et a exprimé sa disponibilité à reprendre les négociations. Aussi, elle soutient que le gouvernement s’est engagé à fournir à l’UAS le rapport du comité bipartite et à mettre en place un nouveau comité de six membres pour examiner les conclusions. Par ailleurs, l’UAS informe qu’elle engagera seule ou en accord avec d’autres organisations des luttes autour des préoccupations qu’elle a soumises au gouvernement.

Dans ce sens, Bassolma Bazié, informe qu’une lettre circulaire sera adressée aux structures de base pour les appeler à se mobiliser pour défendre les libertés démocratiques et syndicales, afin dit-il, «d’exiger la protection des citoyens et de leurs biens, la lumière sur les assassinats notamment ceux de Fahadou Cissé et de Hama Balima et le châtiment des commanditaires et des exécutants. Pour dénoncer et rejeter les exécutions sommaires et les règlements de compte sous le couvert de la lutte contre le terrorisme», a renchéri Bassolma Bazié.

Pélagie OUEDRAOGO

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