Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a organisé un dialogue démocratique autour des défis et enjeux de l’organisation des élections de 2020.
«Défis et enjeux des élections de 2020», c’est sur ce thème que le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a mené la réflexion à l’occasion de son dialogue démocratique organisé le jeudi 14 mars 2019, à Ouagadougou. Pour le Pr Serges Théophile Balima, il s’agit d’analyser l’environnement sociopolitique aux plans interne et externe et voir aussi quelle pourrait être la feuille de route pour ces élections. Ensemble, voir quels sont les défis à relever pour que ces élections se passent très bien. Et pour en parler, le CGD s’est entouré d’éminents communicateurs dont le Pr Albert Ouédraogo, le vice-président de la CENI, Adama Kéré, et le président des compétences électorales africaines, Régis Zougmoré.
Dans sa communication, le Pr Albert Ouédraogo, en ce qui concerne les défis, a relevés trois : le défi sécuritaire, le vote des Burkinabè de l’extérieur et la crise au sein de la CENI. Pour lui, si ces défis ne sont pas relevés, ils auront une incidence sur les élections à venir.
Pour le premier défi, il explique que depuis 2014, le Burkina Faso est dans l’œil du cyclone du terrorisme, de l’incivisme, des attentats, des enlèvements, des assassinats ciblés etc. La situation sécuritaire est telle que le pays est obligé de prendre un certain nombre de mesures (couvre-feu, état d’urgence).
Le deuxième défi est relatif au vote des Burkinabè de la diaspora. Pour lui, cela n’a jamais été expérimenté et c’est un vote libre et dangereux pour les politiques. À l’écouter, il y a une certaine hypocrisie car toute la classe politique ne veut pas de ce vote. A l’exception du président du Faso «parce qu’il croit encore en Dieu et en beaucoup de choses ; et quand il dit quelque chose, il veut s’y accrocher. Ce n’est pas le cas des hommes politiques et Organisations de la société civile (OSC)», a-t-il mentionnée.
Le troisième défi, c’est la crise qui secoue actuellement la CENI. Pour lui, si une telle institution veut administrer des élections d’une telle envergure, et qu’en son sein il y a des lézardes dans votre sein, cela va être difficile. C’est pourquoi, il invite la CENI à panser ses plaies avant d’envisager l’organisation des élections et que les Burkinabè l’aident à panser ses plaies pour qu’elle soit à même d’avoir tous ses moyens et une certaine cohésion sociale.
Des dires du Pr Ouédraogo, les élections de 2020 constituent des enjeux. Pour les uns, il s’agira de conserver le pouvoir acquis (majorité présidentielle). A côté, se trouvent ceux qui ont perdu le pouvoir et qui veulent revenir. Pour d’autre c’est d’aider à conquérir le pouvoir qui a échappé. Pour les autres, il s’agira de permettre une élection inclusive.
De plus, il pense qu’il y aura un engouement électoral parce que «ceux qui pensaient avoir été sevrés vont vouloir revenir, les Burkinabè de l’extérieur vont vouloir revenir, ce qui va engendrer un nombre élevé d’électeurs qu’aux dernières élections», a avoué Albert Ouédraogo.
Au regard de tout cela, il estime qu’il faut s’inquiéter. A l’écouter, la situation n’est pas désespérée, mais elle est critique. «Si les hommes politiques ne se réveillent pas nous allons droit dans le mur parce que les défis que nous avons relevés sont énormes et il faut prendre des décisions rapidement», a-t-il dit. Ces conditions sont pour lui des obstacles si elles ne sont pas levées et vont compromettre même la tenue des élections à bonne date. «Si les élections ne sont pas tenues à bonne échéance il y aura une situation difficile à gérer parce qu’il y aura un vide institutionnel ce qui n’est pas bien». Le Pr Albert Ouédraogo invite donc, à mettre les bouchers doubles afin que cette date puisse être respectée.
Le vice-président de la CENI, Adama Kéré, quant à lui a expliqué qu’au niveau de la CENI il y a un calendrier et des échéances électorales et ils travaillent à ce qu’en 2020 ces élections se tiennent à bonne date malgré le retard constaté. Et il rassure que la situation au sein de la CENI n’est pas aussi catastrophique comme on veut le faire croire.
PO
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