Déjà 4 morts avant le 20 décembre : Le chaos est-il encore  évitable au Togo ?

Déjà 4 morts avant le 20 décembre : Le chaos est-il encore évitable au Togo ?

Fracture politique, régionale, ethnique et ras-le-bol généralisé d’un peuple qui regimbe depuis plusieurs années à être gouverné par une quasi-monarchie qui ne dit pas son nom. Les 4 tués de samedi 8 et lundi 10 décembre lors de cette campagne des législatives au Togo, sont les énièmes victimes de 2 Togo qui s’affrontent voilà plus de 40 ans !

Redoutées et redoutables, les violences avec leurs cohortes de victimes, qui vont s’allonger lors de ces législatives du 20 décembre confirment ce qui est loin d’être désormais un préjugé que les scrutins au Togo sont ombilicalement liés aux courses-poursuites, aux jets de lacry, aux hommes cagoulés, qui matraquent, et qui tirent à balles réelles. Scènes hélas familières au pays des Gnassingbé, où jadis, lorsque par exemple les bérets rouges de sinistre mémoire quittaient leurs tanières du Nord Togo, pour descendre dans la région maritime de Lomé, c’était l’Apocalypse Now en live.

Que ce soit en avril 2005 où il fut élu dans une atmosphère quasi-insurrectionnelle, ou 5 ans plus tard, dans une ambiance plus rassérénée, mais toujours contestés, Faure Gnassingbé cristallise aujourd’hui, un sentiment de révolte sourde et de résignation, devenant ainsi le problème et la solution du Togo.

Soyons juste cependant à l’égard du légataire de la fratrie Gnassingbé : Faure n’est pas son père, il n’est pas un sous-off de la coloniale, il est policé, a mis sous éteignoir bon nombre de pratiques de son géniteur, et essaie de gouverner autrement.

Mais voilà, il a hérité d’un système, celui du RPT, l’ancêtre de l’UNIR, le parti présidntiel à-gagner-les élections, de ses méthodes de répressions, de toute contestation, et bien qu’il se soit séparé des securocrates qui ont fait des vagues et de trublions décriés, Faure a un seul grief qui lui colle à la peau : prolonger l’interminable règne de sa famille, fusse-t-il par les urnes.

A une semaine de ces législatives voulues et portées à bout de bras par le pouvoir, mais rejetées et désavouées par l’Eglise, par les protestants, et une partie de la société civile, lesquelles appellent tous à l’interruption du processus, pour s’atteler à une tâche supérieure, et nettement plus utile : les réformes constitutionnelles et institutionnelles, autrement dit clarifier la question des mandats présidentiels. A une semaine donc de la fin du sablier temporel des législatives, tous les indicateurs clignotent «rouges » sauf, chez les ouailles de l’UNIR, qui ont engagé une sorte de marche funèbre, dont les obsèques se clôturent le 20 décembre.

A quoi bon tenir des législatives si une partie des populations, car 14 formations politiques boycottent le scrutin, à quoi sert donc ces législatives, si l’Assemblée sera infirme, d’une partie de ses représentants ? Et encore quel sera le coût humain, psychologique de ces législatives ? Il faut également soit dit en passant se rendre à l’évidence: les médiateurs de la CEDEAO, les présidents Alpha Condé et Nana-Akufo-Addo n’auront pas réussi là où en 1993 et 2006, un certain Blaise Compaoré avait  pu concilier les positions des protagonistes! Quelle cavalerie pour sauver encore ce qui est encore possible ? Qui pour succéder à Blaise Compaoré, dans ce brûlant dossier togolais ?

La Rédaction

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