C’est certain ! Les hommes politiques ont des tours et des façons de voir le monde dont eux seuls ont le secret. Après donc avoir assisté à tous les recours du processus de validation des candidatures à la présidentielle à Madagascar, celui qui a été chef d’Etat de la Grande Île avant de s’exiler pendant une dizaine d’années, Didier Ratsiraka, veut purement et « nettement » que le scrutin soit reporté. Et il l’affirme sans ciller, avec la conviction d’un marchand de glace en pleine tempête glaciale au milieu de l’Antarctique.
La raison, tel un messie, il est sûr et certain que si la date actuelle est maintenue, Madagascar sombrera dans le chaos comme la terre sous l’arche de Noé. Et à ceux qui se demandent dans ce cas pourquoi il s’est alors présenté, il s’est dépeint comme le superman des bandes dessinées qui volent au secours d’un infortuné qui se noie dans un sable mouvant !
Et plus loin encore, il montre sur un piédestal pour dénier sa souveraineté et ses compétences à la Haute cour constitutionnelle. Qu’elle ne devrait pas prendre des décisions qui s’imposent à tous et à toutes et qu’elle ne doit pas jouir des prérogatives qui lui sont actuellement dévolues. En d’autres termes, Didier Ratsiraka met simplement en doute la Constitution malgache elle-même, puisque c’est elle qui a donné ces pouvoirs à la juridiction électorale suprême.
Le timing est mal choisi et les arguments avancés ont des tendons en argile trempée qui font qu’ils ne résistent pas trop longtemps aux interrogations. Pourquoi maintenant ? Et surtout, à quel jeu joue-t-il ? Celui du parti au pouvoir, qui a justement plus à gagner de ce report ? L’intéressé affirme qu’il n’en est rien. Mais en politique, le mensonge et la vérité s’amusent souvent à s’échanger les manteaux et les masques !
A l’orée de cette présidentielle où les mêmes acteurs de la classe et de la scène politiques malgaches se jaugent et s’affrontent, les calculs, les tactiques, les coups fourrés et les négociations en vue d’alliances les plus inimaginables fourmillent comme les algues qui entourent les côtes de la Grande Île. L’aiguille du baromètre de paix est constamment dans ce pays à l’heure de l’inquiétude. Puissent les forces de la sagesse guider ces mastodontes de la politique du pays pour que ne pas à nouveau guider les voiles du « morceau » de l’Afrique dans les eaux de la tourmente.
Ahmed BAMBARA
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