Demande d’expulsion du porte-parole de la MONUSCO par la RD Congo : Sale temps pour les sherpas officiels des opérations onusiennes

Demande d’expulsion du porte-parole de la MONUSCO par la RD Congo : Sale temps pour les sherpas officiels des opérations onusiennes

 Après Olivier Salgado de la MINUSMA expulsé du Mali pour propos tendancieux et sédieux, voici le tour de Mathias Gilman, son collègue de la MONUSCO en RD Congo. Par une missive signée par le patron de la diplomatie congolaise, Christophe Lutundula et envoyée à Bintou Keïta, la cheffe de la MONUSCO au Conseil de sécurité de l’ONU, le gouvernement congolais demande le départ de ce dernier.

Le casus-belli ? «Enveniment de la situation en RDC par une interview sur RFI». Pour l’Etat congolais, si le feu brûle entre les populations et la MONUSCO, avec des bavures et des manifestations à l’Est de ce pays-continent, cela est dû aux allégations «indélicates et inopportunes» de Mathias Gilman. En fait, le verbatim qui a fait monter la moutarde au nez du gouvernement de RDC est que le porte-parole de la MONUSCO a affirmé, en substance, que l’orgie des moyens et de soldats congolais dévolues aux combats contre les rebelles du M23 est contreproductive, et même néfaste pour les autres régions ! En outre, le porte-parole de la MONUSCO a fait siennes les paroles de la cheffe de la MONUSCO au Conseil de sécurité de l’ONU, pour dire que loin d’être des spadassins, le M23 se comportait comme une armée régulière avec un matériel militaire sophistiqué. Lequel M23 aurait ses combattants actuellement aux faubourgs de Goma.

Même si la RD Congo a mis la manière, ce qui n’a pas été le cas au Mali avec le porte-parole de la MINUSMA, le résultat reste le même, Gilman comme Salgado, c’est kif-kif bourricot, selon les gouvernements respectifs du Mali et de la RDC ! Ils sont considérés comme des pécheurs en eau trouble, autrement dit des boutefeux dans des pays où sévissent des guerres larvées ou asymétriques.

Sale temps donc pour ces sherpas officiels des opérations de l’ONU, déployées en Afrique, est-on tenté de dire. Reste à savoir si ce que ces porte-paroles disent est vrai ou faux ? Est-ce qu’ils ont outrepassé leurs prérogatives ?

Soit on peut affirmer qu’en RD Congo, la MONUSCO était déjà dans la lorgnette des autorités qui ont opté dans la nuit du 1er au 2 août lors d’une réunion présidée par le chef de l’Etat en personne, Félix Tshisekedi, un retrait en vrac des casques bleus et rapidement au lieu de celui progressif décidé antérieurement avec le n°2 de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix. On peut aussi comprendre que la situation à Béni ces derniers mois avec les couacs mortels avec la MONUSCO, et la bronca des populations aient heurté l’égo des dirigeants congolais, mais l’expulsion du porte-parole de la MONUSCO est-elle vraiment la solution ?

Il est peut-être temps que la RD Congo revoit de fond en comble sa coopération avec la MONUSCO qui date de juillet 2010. Par des échanges francs et féconds, pour peut-être exorciser ce signe indien. Et savoir si les 17 000 soldats de la paix sur son territoire apportent quelque chose à la sécurité ou pas ! C’est là toute la problématique.

La REDACTION

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