Dans la guerre oblique qui fait rage au Sahel, chaque camp a compris, qu’elle est militaire, psychologique et informationnelle. Il faut frapper fort pour marquer les esprits. D’ailleurs, en matière de terrorisme, c’est souvent moins le nombre de victimes, que le retentissement médiatique qui intéresse les tueurs. Dernière polémique en date, l’attaque du camp militaire des FAMa de Mondoro, dans la région de Tombouctou.
70 terroristes tués, contre une trentaine de soldats maliens tombés avec 33 blessés et 7 disparus, tel est le bilan fourni par la hiérarchie militaire de Bamako, et repris en boucle par plusieurs médias.
Ce mardi 8 mars, par leurs «médias» habituels, le GSIM a non seulement revendiqué la paternité de cet assaut matinal de Mondoro contre les militaires maliens, mais a surtout retoqué le nombre de victimes de leur côté et surtout brandi beaucoup de matériels saisis dans le camp militaire, qui a été repris par les FAMa.
Vidéos comme preuve, la katiba du JNIM parle de 4 tués parmi ses ouailles, et maintient la trentaine de victime côté FAMa. Mieux, les «preuves» audio montrent 9 véhicules, beaucoup d’armes lourdes et légères, pris chez les militaires maliens. Le JNIM justifie cette sanglante équipée contre le casernement de Mondoro, en représailles aux civils tués par des FAMa à Dogofry, mais aussi ceux de Diabaly et Nampala où un charnier d’une trentaine de corps avait été exhumé, il y a une semaine.
Qui dit la vérité dans ça ? Qui ment ? Qui bidonne ses chiffres ? Car c’est de cela qu’il s’agit et dans la sous-région confrontée à l’hydre terroriste, les populations sont confrontées à ce genre de comptabilité, contestée de part et d’autres.
Journalistiquement, les sources médicales, locales ou militaires sont généralement fiables, mais on est en guerre, et il peut arriver qu’on tripatouille les chiffres des tués du camp adverse. Même les grandes guerres historiques n’ont pas échappé à ces mensonges d’Etat.
Est-ce le cas de Mondoro ? Car depuis plusieurs semaines, les autorités maliennes ne cessent de se gargariser de victoires remportées par les FAMa ; ce qui embaume le cœur de populations-martyres qui payent le prix du sang quotidiennement avec les terroristes.
Mais si d’emblée, il se trouvait que c’est une malsaine et indécente propagande, comme tente de le prouver le JNIM au sujet de Mondoro, ce serait dommage, et enlèverait toute crédibilité aux affirmations des FAMa. En tout cas, on ose espérer que les terroristes essayent de tirer la couverture sur eux et que c’est le bilan des FAMa qui est conforme à la réalité. Sans quoi le doute s’installera définitivement.
La REDACTION
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