Fin de l’attelage bicéphale Alpha-Sidya, hier donc 11 décembre 2018, après 3 ans de cheminement. A vrai dire lorsque le 2 janvier 2016, par décret présidentiel, Alpha Condé, nommait, celui qui fut son challenger, à la présidentielle, comme haut représentant du chef de l’Etat, nombreux sont ceux qui se sont demandés, quelle mouche avait piqué, ce faiseur de roi de la présidentielle de 2010 (il était arrivé 3e derrière Cellou Dalein Diallo) d’accepter travailler avec Alpha.
Que ce soit dans ses bureaux au centre de Conakry ou à domicile au quartier de la Minière, le président de l’Union des forces républicaines ( UFR) vous répondait : «il faut savoir participer à la construction du pays, que ce soit avec le président Alpha ou un autre».
Trois ans après et peut-être avant de connaître tout le fin mot des dessous de ce départ, c’est un Sidya Touré amer et désillusionné qui claque la porte non sans se lâcher, sur son incapacité à influencer sur les choses, en langage moins enrobé, il était quasiment un décorum, un faire-valoir, car c’est connu, Alpha Condé est réputé un chef d’Etat qui concentre beaucoup, contrôle tout, et n’a confiance qu’en sa personne, même si depuis quelque temps, il délègue.
Les grèves sans fin dans l’enseignement, la question minière, avec une Guinée, scandale géplogique, mais toujours pays pauvre, l’agriculture de ce grenier de l’Afrique l’ autre scandale, et enfin l’électricité, en dépit du barrage de Kaleta n’a pas sorti la Guinée de la pénombre, toutes choses qui ont contraint Sidya à rendre le tablier ? Voire. Car des raisons invoquées par celui qui fut premier ministre de 1996-1999, qui apporta l’eau et l’électricité à Conakry, qui fit accéder le pays au rang de PPTE (pays pauvre très endetté) pour bénéficier des mansuétudes des institutions de Bretton Woods, si donc ces raisons sont valables, reste que demeurer à côté du chef de l’Etat 3 longues années, avant de se rendre subitement compte qu’il y a de l’inertie et que ça ne va pas relève tout simplement d’un savant calcul politique qui n’échappe pas aux fins connaisseurs du pays.
C’est bien beau, cette opposition conviviable ou l’on rentre au gouvernement, ou on étrenne un gros poste, on se y passe quelques et années question d’etoffer ses finances et l’on ressort pour tirer à boulets rouges sur le chef de l’Etat. Mais on ne ressort jamais indemne. Il y a plus de 20 ans, Abdoulaye Wade au Sénégal le fait avec succès, mais ce temps est un peu révolu.
Il faut tourner les regards vers plutôt, la prochaine présidentielle, vers le palais de Sékou Toureya ou on ignore encore si Alpha Condé charcutera la constitution pour briguer un 3e bail ou pas. Toujours est-il que traditionnellement, Sidya et Cellou Dalein Diallo sont des alliés anti-RPG-Alpha Condé. Le duo se reconstituera-t-il pour ce énième combat pour le palais de Sekoutoureya ? Ou alors Sidya a-t-il tissé un deal avec Alpha pour cette perspective ? A moins que celui qui fut directeur de cabinet d’Alassane Ouattara, ne veuille carrément prendre sa retraite politique ? Très peu probable, pour cet homme, qui est représentatif de la Basse-Guinée et qui pourrait être une solution intermédiaire à l’éternel affrontement entre Alpha et Cellou.
La Rédaction
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