Démission de Tayeb Belaiz en Algérie : Dans le triumvirat, il reste deux «B» … et un «S» !

Démission de Tayeb Belaiz en Algérie : Dans le triumvirat, il reste deux «B» … et un «S» !

Le «B» suprême, Bouteflika, a été poussé vers la sortie, dans le dos, sans égard pour son fauteuil roulant. La rue a donné le la, et l’armée l’a repris de volée. L’ancien président a été expulsé hors du système. Mais il restait toujours trois «B» : le Premier ministre Bedoui, le Président du Conseil national Bensalah et celui du Conseil national, Belaiz. Le dernier vient de démissionner hier. Les raisons restent obscures. La lettre de démission est laconique, sans précision, sans détail.

A-t-il été aussi catapulté par le même procédé que Bouteflika. C’est une possibilité. La rue continue de gronder en Algérie. Le deuxième «B» est devenu président intérimaire. Cela ne rentre pas dans les calculs des Algériens. Ils ne veulent plus entendre parler de ces dirigeants. Ils doivent «dégager». Purement et simplement. Sous la forte pression de cette rue, Belaiz a-t-il sauté comme le couvercle d’une cocotte-minute ? Pourquoi a-t-il sauté ? Pourquoi lui et comment ?

Il est vrai que les cris et les slogans des manifestants ne sont pas de nature à faire garder toute sa sérénité aux personnes qui sont honnies et mises aux piloris . Si ce n’est des hommes politiques, d’autres personnes ont certainement craqué depuis longtemps.

Toutefois, l’hypothèse de manœuvres de l’armée n’est pas à exclure. Il faut le rappeler, c’est qu’elle a pratiquement intimé «l’ordre» à Bouteflika de débarrasser le plancher. C’est également elle qui a pratiquement imposé la voie constitutionnelle et donc l’installation de d’Abdelkader Bensalah à la tête de l’Etat pour des élections dans pratiquement trois mois. Le général Gaïd Salah s’est révélé plus important (et incontournable ?) qu’il ne veut le laisser paraître. C’est pourtant qui, vraisemblablement, est à la manœuvre, tirant les ficelles, menaçant par ci, et faisant pression par là.

Si c’est donc lui qui appuie sur les pédales, il n’est pas exclu qu’en plus des deux «B» restants, les manifestants dans les rues d’Alger ne finissent par aussi mettre le «S» de son nom dans la liste des «indésirables» du système Bouteflika à évincer. Pour le moment, il tente d’avoir cette rue avec lui, multipliant les mises en garde contre la répression des forces de sécurité à l’endroit et des manifestants et l’ouverture de toutes les éventualités pour sortir «rapidement» de la crise. La manœuvre réussira-t-elle ? Les Algériens sont en train d’écrire l’histoire, la leur, patiemment et inéluctablement .

Ahmed BAMBARA

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