Au-delà des salamalecs convenus en pareille circonstance, c’est-à-dire les remerciements du président Alassane Ouattara, à ses 41 ministres et secrétaires d’Etat, qu’il vient de congédier hier après Conseil, en acceptant la lettre de démission du Primus inter parens, Patrick Achi, au-delà de ces civilités, lorsqu’un président change de gouvernement, il y a forcément un message fort qu’il veut envoyer à ses compatriotes, à la classe politique et à la communauté internationale.
« Efficacité de l’action gouvernementale et conjoncture économique », voilà les deux raisons –massues qui ont dicté le renvoi de cette équipe de 41 membres, pléthorique il est vrai que le chef de l’Etat va émonder pour plus de « résilience sociale et sécuritaire. »
Même si pour l’instant, rien n’a filtré sur ce que dira Ouattara, le 19 avril prochain devant le Parlement réuni en congrès à Yamoussoukro, ce remaniement intervient un an juste après la disparition de l’ex-PM Hamed Bakayoko et une période assez difficile ou flottement, rumeurs, retour de Gbagbo ont rythmé la vie nationale ivoirienne. Prévue depuis janvier 2022, Ouattara va enfin tourner manège pour recadrer les choses et aussi donner ne serait-ce-que l’illusion du changement. De toute façon, un premier ministre est pas essence un fusible qui saute lorsqu’une situation d’envergure nationale l’exige. Idem pour l’équipe gouvernementale qui passe à la trappe au gré des élections et des désidératas sociaux. Sous réserve du grand oral de Ouattara devant la chambre haute et basse, ce 19 avril, les lamantins qui s’abreuvent à bonne source ivoirienne prétendent que le scénario de la prochaine roulette pouvoiriste est déjà arrêté.
Meurtri et ébranlé par le décès de ces 2 premiers ministres, dont l’un Gon Coulibaly (juillet 2020) était l’alter ADO (avec Duncan Daniel), et Hamed Bakayoko (Mars 2021), l’homme des missions secrètes et sensibles, le président Ouattara avait un peu chamboulé son architecture décisionnelle. Pour ce coup-ci, 3 noms sont avancés pour de plausibles promotions :
Soit Patrick Achi conserve son poste de premier ministre, où il a crapahuté dur, il a fait le job, soit il est bombardé vice-président, poste qui fera forcement des gorges chaudes, certains au sein du RHDP estimant que si Achi est un bon technocrate, il est un hybride politique et ne saurait être propulsé comme vice-président. Mais c’est Ouattara qui décide !
Fidèle Sarassoro, le directeur de cabinet de Ouattara avec son rang de ministre pourrait se voir confier la primature. Cet ex-haut fonctionnaire des Nations –Unies a la confiance de Ouattara avec qui il partage beaucoup de choses, côté travail. On dit de l’enfant de Sinematiali très connecté et faisant partie des jeunes nouvelles figures politiques Senoufo que Ouattara veut faire émerger. Sarassoro, futur premier ministre de la Côte d’ivoire ? Réponse le 19 ou 20 avril prochain.
Enfin, une autre étoile scintillante gravitant en orbite sans éclipse autour de la galaxie Ouattariste pourrait être promue. Abdourahmane Cissé secrétaire général de la présidence de la République, qui a la confiance, l’amitié et la considération quasi filiale du chef de l’Etat. Il pourrait s’emparer du fauteuil de Patrick Achi au cas où ce dernier deviendrait vice-président ou même pas !Cissé possède beaucoup d’atouts, il a l’oreille de Ouattara, qui l’envoie même le représenter à certains évènements. Il est compétent. Son Talon d’Achille : les pachydermes du RHDP et même certains proches de Ouattara le voient comme un jeune arriviste et certains à la dent dure le considèrent même comme un non-Ivoirien.
Pour le reste de l’équipe, qui va considérablement maigrir, 30 membres, Ouattara pourrait essayer de faire rentrer certains issus de partis alliés ou ex-alliés, car chacun sait que ce qui turlupine le capitaine du bateau ivoirien, c’est la prochaine présidentielle et le mode de passage de témoin et à qui le passer.
La rédaction
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