Dénonciation de l’accord d’assistance militaire technique de 1961 avec la France: le Burkina emboite-t-il le pas du Mali ?

Dénonciation de l’accord d’assistance militaire technique de 1961 avec la France: le Burkina emboite-t-il le pas du Mali ?

 Rien ne semble arrêter les autorités de la Transition burkinabè dans leur volonté de mettre un terme à la coopération militaire avec la France. Après avoir obtenu en janvier, le départ des 400 militaires de la task-force Sabre qui étaient stationnés depuis 2009 à Ouagadougou, le Burkina Faso a dénoncé le mardi 28 février 2023, l’accord d’assistance militaire technique conclu en 1961 avec la France, et demandé  dans la foulée aux autorités françaises de prendre des dispositions en vue du «départ définitif» de tous les personnels militaires français en service dans les administrations militaires burkinabè. Selon la note officielle signée du ministre des Affaires étrangères, ce départ définitif devra se faire dans un délai d’un mois.

Ainsi,  après la Force Sabre, c’est la coopération militaire acté au lendemain des indépendances qui vient d’être remise en cause à travers cette dénonciation qui en dit long sur les intentions des autorités burkinabè. Il n’y avait plus de doute, ce n’est plus le parfait amour entre les deux pays depuis l’accession au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré en fin septembre 2022. A y voir de près, la succession des évènements «suspension de RFI, demande de remplacement de l’ambassadeur français à Ouagadougou, départ de la Force Sabre», laissait transparaître une rupture de la coopération militaire telle que dénoncée dans cette note. En clair, le Burkina Faso ne souhaite plus avoir des coopérants militaires français sur son sol. Sans être dans le secret des dieux, et en l’absence d’arguments, tout porte à croire, qu’il s’agit d’une marche graduelle enclenchée par les nouveaux maîtres de Ouagadougou pour tourner le dos à l’ancienne puissance coloniale. Le processus était bien lancé et si l’on s’en tient aux premières déclarations de prise du pouvoir, tout semblait réuni pour pousser la France vers la sortie sur le plan de la coopération militaire et pire, couper les liens ombilicaux avec l’ancienne puissance coloniale comme c’est le cas pour le voisin malien. Le Burkina marche-t-il sur les pas du Mali sans le dire ? La coopération pour le développement, comme l’a précisé le président IB reste bien sûr en l’état. Mais jusqu’à quand ?

 Comme par pure coïncidence, ce dernier acte qui intervient au moment où le président Macron entame une tournée en Afrique centrale en vue de remettre la coopération entre le France et les pays d’Afrique sur les rails, sonne comme un désaveu. On aurait voulu parasiter cette tournée que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Mais dans un pays occupé à 40% par les groupes armés terroristes qui sèment mort et désolation, quel pourrait être l’impact d’une telle décision de dénonciation sur le quotidien des Burkinabè? A-t-elle été prise sur la base d’informations suffisamment «accablantes» contre les coopérants ou s’agit-il d’une opération de diversion pour détourner l’attention des populations éprouvées par les incursions répétées des terroristes ? 

La rédaction

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 1
  • comment-avatar
    Mili 1 an

    Les militaires burkinabè n’ont jamais souhaité le départ des coopérants français avance qui ils travaillent. C’est diversion et vengeance de Rouamba MAE mais ce n’est pas bon pour notre pays

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