Départ de la MINUSMA dans 6 mois : Encore un bouc émissaire et un saut dans l’incertitude

Départ de la MINUSMA dans 6 mois : Encore un bouc émissaire et un saut dans l’incertitude

Tout est allé très vite dans cette fin de mission précipitée de la MINUSMA, présente au Mali depuis 2013 : le 16 juin dernier, le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, exige au siège de l’ONU à New-York, que le mandat de la MINUSMA (déjà sursitaire pour cause des relations exécrables avec les militaires au pouvoir) ne soit pas renouvelé ce 30 juin en principe et l’organisation accède à cette demande-exigence, des autorités du pays tout en émettant des inquiétudes quant au terme de cette mission onusienne pour le moins bancale, et surtout aux conséquences sécuritaires que causera l’absence de ces casques bleus. Réserves vite balayées par le représentant du Mali à l’ONU, l’ambassadeur Issa Konfourgou.

6 mois, la MINUSMA a un semestre pour faire ses valises, un délai suggéré par la France qui a été entériné par le Conseil de sécurité onusien, alors que d’autres proposaient une année, voire plus, vu qu’il faut rapatrier 13 000 hommes, disséminés sur une douzaine de sites, une gageure logistique que l’ONU a accepté de relever pour satisfaire aux désidératas du Mali.

Un Mali qui semble vouloir solder avec la MINUSMA des comptes et mécomptes, avec la rhétorique officielle selon laquelle, c’est à cause de Barkhane, de la France, de la CEDEAO et de la MINUSMA que les lignes ne bougent pas côté sécuritaire.

Soit les soldats onusiens n’ont pas souvent bonne presse, avec la MONUSCO en RD COngo, mais pour la MINUSMA, et généralement dans le cas des casques bleus, la vocation n’est pas de combattre les terroristes. La MINUSMA n’avait pas ce mandat, néanmoins, elle a contribué à une relative accalmie entre les belligérants, elle participe à l’avancée de l’Accord d’Alger frappé d’inertie, et elle a payé, malgré ce mandat non-robuste, un prix de sang fort avec 160 casques bleus tués au Mali.

En réalité la MINUSMA s’avère être un bouc-émissaire pour justifier son départ car le Mali connait bien la mission précise à ce corps confiée.

Avec l’enquête de sa section Droits de l’homme sur les graves évènements de Moura, la MINUSMA s’était mise à dos les militaires qui dirigent le Mali. Un bouc émissaire s’en va certes, mais n’est-ce pas dans une incertitude que s’engonce ce pays ? Sécuritaire évidemment et même pour des questions sociales !

La MINUSMA, c’était aussi 4 000 emplois dans le civil, la sécurisation de populations leurs présences sont dissuasives, la rénovation de bâtiments. Ainsi selon plusieurs sources, malgré les sentiments mitigés, les habitants de Gao, Kidal et Tombouctou sont gagnées par l’inquiétude avec ce départ de la MINUSMA.

Car quoiqu’on dise, même si c’est Wagner qui a poussé à la roue pour que les autorités maliennes évacuent la MINUSMA, in fine, c’est le Mali qui aura décidé de ce départ. Le relatif chomage engendré, le vide sécuritaire laissé, sont autant de manque à gagner, surtout la question de la lutte contre le terrorisme, qui aura désormais en face, les FAMa et …Wagner. Encore une incertitude alors que le sablier de la Transition continue de s’écrouler…

La REDACTION

COMMENTAIRES

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    On se rappelle de l’inquiétude du soi disant vide sécuritaire quand le départ de barkane et takouba a été acté. Aujourd’hui les mêmes faux experts prétendent mieux connaitre la situation du Mali en évoquant les mêmes fausses inquiétudes pour justifier une prétexte injustification de la demande de départ de la minusma. Les jours à détermineront le vrai sort du Mali après le retrait effectif de cette fausse mission montée de toutes pièces.

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