Départ de Sabre au Burkina Faso : Divorce sécuritaire consommé, relations consumantes, à quand Wagner ?

Départ de Sabre au Burkina Faso : Divorce sécuritaire consommé, relations consumantes, à quand Wagner ?

On savait le ciel franco-burkinabè zébré d’orages et qu’au final, un tonnerre attendu gronderait. Le Burkina Faso a dénoncé le 18 janvier 2023 les Accords de défense signés avec la France le 17 décembre 2018, accédant ainsi aux exigences d’une certaine rue et à celles du président Ibrahim Traoré. L’info livrée par l’AIB, ni confirmée, ni infirmée par Ouaga ou Paris paraît plausible même si une source proche du pouvoir l’a confirmé à l’AFP et même si la France n’a pas encore officiellement reçu cette dénonciation. Et du reste le président français Emmanuel Macron, a affrimé hier 22 janvier « qu’il attendait des clarifications de la part du président Ibrahim Traoré»

Macron attend des clarifications de IB

En effet, le chœur des manifestants depuis l’avènement du MPSR 2 le 2 octobre 2022, jusqu’à ce 20 janvier 2023, dernière sortie en date des anti-présence française au Burkina Faso, le chœur donc de ces contempteurs de la politique hexagonale chantait à l’unisson pour que Sabre (opération militaire basée à Kamboinsin) parte.

IB à lui-même défloré ce secret de polichinelle le 17 janvier dernier devant des étudiants acquis de l’université Joseph Ki-Zerbo. Pas de surprise donc pour cette rupture sécuritaire.

Inéluctablement, le Burkina est en train de couper le lien «colonial » qui le lie à la France, pour prendre sa «souveraineté». De façon crescendo, il tourne le dos à l’ex-Métropole dont les divers procès intentés par une partie de la jeunesse burkinabè l’a condamnée pour divers délits tels : actions dilatoires dans la lutte contre le terrorisme, incapacité, voire collusion avec ces terroristes …

Manifestations sporadiques, demande de rappel de l’ambassadeur de France, expulsion de 2 Français, sortie du président IB à l’amphithéâtre J de l’université Joseph Ki-Zerbo …, tous ces actes étaient symptomatiques d’une escalade diplomatique dont nul n’ignorait l’issue.

Info lâchée sur le campus

Déjà, lorsque le président de la Transition burkinabè lâchait l’information devant les étudiants burkinabè le 17 janvier en parlant de «révision d’Accord avec un pays en particulier», personne n’était dupe, il s’agit bien de la France et c’est dès le lendemain 18 janvier qu’il a apposé sa signature pour valider cette séparation militaire.

Voilà donc l’opération Sabre de Kamboisin à une quinzaine de kilomètres à la sortie nord de la capitale, sommée de faire son paquetage d’ici 1 mois pour s’en aller «dans un bref délai». C’est une romance post-coloniale ambivalente qui finit en partie, décidée pour cause d’insatisfaction par l’un des conjoints, en l’occurrence le Burkina Faso. Tout comme ce départ qu’on savait implacable, l’arrivée de Wagner l’est tout aussi en dépit de toutes les actions précautionneuses dont le pouvoir en place entoure l’affaire. Il ne s’agit plus de se demander si les Walkyries viendront au Burkina ou non, mais quand est-ce qu’ils arrivent?

Les paramilitaires d’Evgueni Prigojine sont sollicités pour aider à lutter efficacement contre les djihadistes qui frappent le pays depuis 7 ans.

En attendant et maintenant avec la France, on fait quoi ? Car si l’ambassadeur récusé doit être remplacé, ce qui signifie que pour le moment, il n’y a pas de coupure des relations diplomatiques, si donc les rapports continuent sur ce plan, vers quelle direction évolueront-ils ? Le divorce sécuritaire est consommé, les relations entre le Burkina et la France se consument …

A quoi tiennent finalement la solidité d’un partenariat entre 2 Etats au passé historique imbriqué ? Souvent à peu de choses derrière la foultitude des actes et mots, sinon à une seule : la confiance !

 

La REDACTION

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