Départ définitif de Barkhane de Tessalit : Mission impossible  pour 200 FAMA

Départ définitif de Barkhane de Tessalit : Mission impossible  pour 200 FAMA

On pourrait croire hier 16 novermbre qu’il y aurait une forme de jubilation côté malien avec ce pliage définitif de bagages de la Force Barkhane de Tessalit, après celui de Kidal. En effet, dans cette atmosphère de sentiment anti-Français, suscité ou non et de petits pics entre autorités française et malienne, on se rappelle les échanges dépouillés de tonalité diplomatique entre le premier ministre Choguel Maïga et Emmanuel Macron, dans un contexte de relations exécrables, ce départ des soldats français de Tessalit souhaité, et même exigé par des Maliens, peut donc apparaître comme une satisfaction.

Mais au fond, le Mali doit-il vraiment jubiler ? Rien n’est sûr et pour cause :

1) Tessalit et ses environs sont désormais aux mains des 200 soldats maliens, détachés là-bas, et le  capitaine français Florent de Barkhane, fait bien de dire dans ses adieux à son collègue malien, le capitaine Sidibé «de prendre soins de ses hommes». Le capitaine malien Sidibé qui est «inquiet» selon toujours le Français car mesurant depuis hier que c’est sur ses frêles épaules et sur le «Mortier 80», laissé dans le casernement lorsque les aéronefs français seront partis que repose la sécurité de Tessalit même si les mêmes engins volants français viendront à la rescousse en cas de besoin !

200 FAMA donc pour veiller sur Tessalit désormais affaibli quoiqu’on dise, alors que le terrorisme monte cran après cran en attentats, et face au vide laissé par Barkhane, et sauf arrivée du vrai-faux Wagner, il y a lieu de craindre qu’il y a péril en la demeure.

2) On peut aussi se convaincre que les négociations préconisées par Bamako vont rentrer dans leur phase de croisière. Et que les envoyés spéciaux du chérif de Nioro ou autres personnes mandatées par les autorités pourront aboutir à un fragile gentleman agreement.

Le départ de Barkhane survient dans une ambiance d’insécurité qui grimpe crescendo, de bouc-émissairisation de la France, et de bagarre autour du timing de la Transition, et surtout d’absence de solutions crédibles pour pacifier le territoire.

Mission quasi donc impossible pour ces 200 soldats maliens qui devront au-delà de cette ex-base de Barkhane, sécuriser les lieux, qui ont déjà subi des attaques antérieures. Certes il y a la MINUSMA à côté, mais véritablement, les Tessalitois auront leurs yeux rivés sur leurs soldats.

Et au-delà, c’est la Transition elle-même, avec le colonel Assimi Goïta à sa tête qui sera comptable et responsable de ce qui adviendra dès l’après-Barkhane. Ils veulent que les Maliens s’occupent de la sécurité du Mali, ils ont pris le pouvoir pour ça, ce sont des éléments d’unités spéciales, il n’y a donc pas d’excuses à un petit échec ou à une grande bérézina.

Refuser de sous-traiter sa sécurité est légitime, louable et patriotique, encore faut-il avoir les moyens et les capacités d’assumer cette sécurité. C’est ce grand défi qui attend le pouvoir bamakois et les FAMA, après ce désengagement progressif de Barkhane et la présence de Takuba aux 3 frontières .

La REDACTION

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