Départ du Mali du G5 Sahel : Et maintenant, on fait quoi du moribond ?

Départ du Mali du G5 Sahel : Et maintenant, on fait quoi du moribond ?

Depuis la mort du maréchal Deby Itno du Tchad, le parrain de la lutte contre le terroriste, beaucoup ne se faisait plus d’illusion que le G5 Sahel allait connaître un sort qui n’était déjà pas reluisant. Impossible de trouver les 423 millions d’euros, que des sommets de bailleurs des fonds dans des capitales occidentales et moult promesses n’ont pas pu rassembler. Donc, exit le jalonnement des militaires et l’achat d’armements et de logistiques de guerre au Sahel!

Alors que le sursitaire G5 Sahel est infirme du nerf de la guerre, «un symbole plus qu’une arme de combat contre le terrorisme» selon le Gl. Bruno Clément-Bolle, il voit un de ses grands membres prendre le large, et c’est assurément un coup dur pour lui. La raison invoquée par le Mali tient peut-être un peu la route, car si la présidence du G5 Sahel devait revenir au Mali, et des pays, parmi les 4 restants (Burkina, Niger, Tchad et Mauritanie) s’y sont opposés, et même un pays (extra G5 Sahel) qui   «instrumentalise». La France en l’occurrence qui tirerait les ficelles,  si donc tout ceci est avéré, le Mali a raison de larguer les amarres.

Et maintenant on fait quoi ? D’abord, il est évident qu’il faut que les 4 pays restants convoquent un sommet extraordinaire pour jauger l’avenir, si on peut encore en parler concernant ce G5 Sahel. La non tenue du 8e sommet du G5 Sahel était déjà une alerte importante. Le retrait du Mali signe le pronostic vital du G5 Sahel.

Rappelons tout de même que dans ces 4 pays du G5 Sahel, 3 sont actuellement dirigés par des militaires avec notamment le Mauritanien qui s’est fait absoudre par les urnes ! Seul le Nigérien est civil. Vont-ils courageusement chanter le requiem du G5 Sahel ? Vont-ils changer son format et coltiner des fonds pour le rendre opérationnel ?

Des questions qu’on est en droit de se poser d’autant qu’à l’heure où le ressentiment antipolitique française au Sahel, cristallise des passions en particulier le volet militaire, à l’heure où les diatribes contre la France sont vitupérés à dessein par  des pseudopanafricanistes, ce retrait du Mali, vient en rajouter à l’absence de cette France, qui était quoi qu’on dise l’avocate du G5 Sahel.

Si on ajoute cette odeur d’airain qui fait que la Communauté internationale fonctionne tantôt à la voile, tantôt à la vapeur comme l’ONU qui a refusé le chapitre 7 au G5 Sahel, et qui veut pourtant l’accorder à la MINUSMA, l’organisation ne peut s’attendre qu’à de prochains mauvais jours, prélude au chant du cygne.

Conclusion: le G5 Sahel pourrait peut-être survivre et même se requinquer, s’il revoit ses ambitions à la baisse, compte sur ses propres forces et instaure une coopération franche et loyale entre ses membres. A défaut, il faut craindre que petitement, mais inexorablement, le G5 Sahel qui est l’ombre de lui-même n’en vienne à disparaître complètement.

La REDACTION

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