Détention du journaliste Olivier Dubois, Solhan, départ de Barkhane, hégémonisme… : Pourquoi Abou Obeida Youssef Al-Annabi se lâche !

Détention du journaliste Olivier Dubois, Solhan, départ de Barkhane, hégémonisme… : Pourquoi Abou Obeida Youssef Al-Annabi se lâche !

Il n’y a pas que la figure iconique du GSIM Iyad Ag Ghali qui se pavane, reçoit des allégeances et se montre au grand jour au Nord du Mali, un autre grand seigneur d’AQMI et affidé de Ghali, l’émir Abou Obeida Youssef Al-Annabi, s’est lui permis d’accorder un entretien exclusif au spécialiste-maison des questions sécuritaires de France 24, Wassim Nasr.

En avril prochain, cela fera 2 années que le journaliste Olivier Dubois a été enlevé sans qu’on ne sache qui sont ses ravisseurs, même si selon quelques recoupements et les rares bribes d’infos émanant de l’otage, tout indiquait que c’était AQMI. La preuve maintenant par cet aveu d’Abou Obeida Youssef Al-Annabi. Le successeur d’Abdelmalek Droukdel à la tête d’AQMI affirme que sa katiba est bien à l’origine de l’enlèvement de notre confrère le 21 avril 2021 à Gao, alors qu’il avait rendez-vous avec un chef djihadiste pour une interview. Faux, a rétorqué le patron d’AQMI qui tend pourtant la main aux autorités françaises pour négocier la liberté de Dubois.

En ce qui concerne le massacre de Solhan au Burkina en juin 2021 qui avait fait des dizaines de victimes, Abou Obeida Youssef reste sur la même ligne, et dément toute paternité de son groupe, chose qu’il avait dite à l’époque des faits. Il salue au passage les départs de Barkhane au Mali et de Sabre au Burkina qui sont autant de victoires par translation d’AQMI.

L’hégémonisme de la katiba a été aussi évoqué par son chef. «Il n’y a pas de limites à l’expansion, et la stratégie consiste à s’insérer dans les conflits locaux et gagner les cœurs et les esprits. Et ceci par des canaux qui existent en Mauritanie, au Niger et au Burkina». Il confirme aussi l’extension de la tentacule djihadiste dans le Golfe de Guinée.

Que retenir de cette sortie d’Abou Obeida Youssef Al-Annabi ? Même si ce sont des morceaux de son entretien qui ont été diffusés pour ne pas faire dans l’apologie du terrorisme, il reste que c’est un grand coup de pub pour AQMI, et partant pour le djihadisme. Car pour un terroriste «Mieux vaut en tuer un pour qu’on en parle beaucoup que l’inverse». Si le chef d’AQMI bien que combattant les Français au Sahel, exclut toute action sur le territoire de ce pays, le fait de détenir un journaliste français, donne encore du relief à cette interview âprement négociée et administrée selon les vœux de l’interviewé.

Donc sans être un fils de pub, le chef d’AQMI a compris tous les dividendes qu’il peut tirer d’une telle action médiatique. France 24 a un audimat très élevé, et ensuite le contexte (départ tous azimuts des troupes françaises du Sahel) milite à ce qu’il soit audible. Même s’il ne porte pas particulièrement les Russes de Wagner dans son cœur «toutes des armées étrangères» doivent quitter le Sahel. Evidemment, ça arrange AQMI. Mais au-delà de la communication, on a aussi la vague impression que Obeida se sent un peu plus à «l’aise» sécuritairement pour se permettre d’être ainsi à «découvert» quand bien même on imagine qu’il a pris toutes les précautions requises pour s’entretenir avec le confrère de France 24.

Autre lecture du pourquoi Obeida a fendu l’armure : il y a comme un parfum de dialoguer avec les adversaires (Mali, Burkina et Niger) et France surtout, car généralement, la parole de tel personnage est rare, tout juste, signe-t-il par le sang versé des populations ou des forces armées. Alors, la France saisira-t-elle ces 5 doigts tendus du chef terroriste, ou resteront-ils dans le vide ? Quel est l’avenir du djihadisme au Sahel ? Privilégiera-t-on la voie de la force ou de la négociation ou les 2 à la fois ?

La REDACTION

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