Détention provisoire de Vital Kamerhé en RD Congo : Précoce règlement de compte avant 2023 ?

Détention provisoire de Vital Kamerhé en RD Congo : Précoce règlement de compte avant 2023 ?

Coup de tonnerre en RD Congo : le dircab du président de la République, son allié Vital Kamerhé a été mis en prison hier, après une longue audition. C’est du jamais vu depuis l’époque mobutuesque jusqu’à celle de Kabila Junior.

Une arrivée au parquet entouré des ouailles de l’Union pour la nation congolaise (UNC), une demi-journée d’interrogatoire par les fins limiers du pool financier du parquet et en fin de soirée, un mandat dépôt contre celui qui quoiqu’on dise, fut et demeure une des grandes gueules de la politique congolaise. Officiellement, cette mise en barreaux est liée à de gros détournements sous formes de marchés de gré à gré, si ce n’est tout simplement que l’argent a été empoché.

Ces sous, ce sont ceux du programme d’urgence présidentiel, estimé à des milliards de dollars. Ordonnateur de dépenses, Kamerhé selon les juges aurait procédé à de gigantesques préemptions sur le pactole.

Que dire de cet emprisonnement provisoire ? Lâchage, il l’est, car Kamerhé n’est pas n’importe qui dans cette RD Congo où on sait que rarement un ripou à col blanc surtout s’il a des appuis politiques est inquiété. Or, il était proche de Kabila fils, et fut même patron du PPRD, le parti présidentiel, et occupant du perchoir sous le même Kabila. Quant à Félix Tshisekedi, un chef d’Etat ne prend pas n’importe qui pour faire son directeur de cabinet, qui est par excellence un poste de confiance. Avec deux parapluies, comment Kamerhé en est arrivé là !

En effet, si une telle personnalité est tombée dans les mailles de la justice, en dépit de la sacro-sainte séparation des pouvoirs (Exécutif et judiciaire), surtout en RD Congo, c’est que l’intéressé, même s’il a fauté a été lâché. L’UNC est membre du Cash (Cap pour le changement) qui a porté Tshisekedi au pouvoir, un conglomérat sans lequel, le fils de l’ex-sphinx de Limeté n’aurait pas pu étrenner le mandat suprême.

Début de clash entre les partenaires de cette coalition ? Car déjà les langues se délient et à l’issue d’une réunion du bureau politique de l’UNC, on avance la thèse d’une chausse-trape envers son leader, pour la raison que selon le deal en vigueur au Cash, Kamerhé devrait être le dauphin de l’actuel président Félix Tshisekedi en 2023, c’est-à-dire à la fin du mandat de ‘’Fatshi’’.

Alors, veut-on casser, celui qui se positionne pour être calife en 2023 ? Mais en même temps, on se demande, si telle est la vraie raison n’est-ce pas trop tôt, ces petits coups de Jarnac entre amis politiques ? Car il y avait déjà un deal Cash-FCC, c’est-à-dire entre Tshisekedi et Kabila, qui a permis au second de devenir président. Et sous réserve selon certains, qu’en 2023 Kabila puisse revenir, à Poutine-Medvedev. Alors si deal dans deal il y en a, il faut forcément, que des têtes tombent, car 2023, ce n’est pas si loin politiquement.

Mais en même temps, on se demande, si Tshisekedi a accepté que son dircab soit ‘’humilié’’ par une détention provisoire, ne risque-t-il pas gros lui-même, car Kamerhé était son fusible, son pare-feu ?

En attendant que Kamerhé soit libéré ou condamné, les eaux du fleuve jugulaire Congo, deviennent soudainement troubles. On le savait, le compromis Cash-FCC, ne serait pas une longue rivière tranquille. Mais quels sauriens seront laissés en rade ? Attendons de voir !

 Sam Chris

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