Deuxième condamnation de  Ignace Sossou au Bénin : Dommage pour la démocratie béninoise

Deuxième condamnation de  Ignace Sossou au Bénin : Dommage pour la démocratie béninoise

La justice béninoise persiste et signe. Le «crime» commis contre un des leurs ne restera pas impuni. Malgré la levée de boucliers, les arguments qui montrent que la poursuite en justice du journaliste d’investigation Ignace Sossou relevait plus vraisemblablement d’un abus de pouvoir, d’une volonté manifeste de montrer qu’on n’écrit pas  quelque chose qui déplaît à  un Procureur sans en subir les conséquences, la Cour d’appel a renvoyé le journaliste d’investigation croupir encore en prison pour au moins un mois.

Certes, la juridiction a allégé la première condamnation de 18 mois ferme, en ramenant le verdict à 6 mois ferme et 6 autres mois assortis de sursis, mais il n’en demeure que la tâche demeure sur  le journaliste d’investigation. Pour tout dire, on s’était gargarisé trop tôt au regard des rapports de Reporters sans frontières (RSF) que les prédateurs de la presse se raréfient sur le continent soit, mais une autre espèce a vu le jour, celle des destructeurs à petit feu des médias.

Au Bénin, par un curieux retournement, la presse qui était libre, il y a quelques années, commence à recevoir bâton et bâillon. Ignace Sossou de la Benin Web TV n’a fait que son travail et à bien lire son message numérique, on cherche vainement les propos attentatoires à l’honneur du puissant procureur.

Relayer des propos tenus par un Procureur, sur un mode journalistique, le live tweet, qui est ancré dans les mœurs et adapté à l’évolution technologique. Et le commun des journalistes, à part le méli-mélo de CFI au début de cette affaire, a convenu qu’il n’y avait là vraiment pas de quoi  clouer un praticien du métier au piloris.

A moins que ce ne soit l’atmosphère générale du Bénin qui détient désormais sur sa justice. De plus en plus, le Bénin, jadis considéré comme un havre où la démocratie passait de très bons moments faits de respect de règles, d’éthique, de principe et d’institution, est en train de sombrer doucement sur un chemin chargé de ronces et d’épineux qui ne sont pas du bons pour la bonne santé de cette brave dame fragile. De plus en plus, il n’est pas facile de s’exprimer au Bénin, sans subir les foudres des pouvoirs du moment. Le principal opposant Sébastien Ajavon est bloqué en France par un mandat d’arrêt. Le journaliste Sossou est en prison…

Opérateur économique traqué, hommes politiques acculés (Boni Yayi a certainement de bonnes à raconter sur ce sujet), élections tenues dans un environnement chargé de récriminations et de cris, retrait de juridictions supranationales.  Et maintenant, des journalistes qui sont traqués par des procureurs impitoyables pour des « crimes » qui ne font pas sens. La spirale va-t-elle continuer ou le président Patrice Talon va siffler …la suite de la récréation ?

Ahmed BAMBARA

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