Dialogue inter-togolais : La levée d’écrou de 102 personnes comme mise en bouche pimentée

Dialogue inter-togolais : La levée d’écrou de 102 personnes comme mise en bouche pimentée

N’en déplaise aux cassandres, la palabre inter-Togolaise a débuté cahin cahan hier, sous l’arbitrage du chef de l’Etat ghanéen. 10 jours pour convaincre, tel pourrait d’ailleurs, être le thème générique de ce grand cénacle qui regroupe 14 personnes condamnées à s’entendre ou à ressortir les coupe-coupe et armes à feu.

On ne peut que se réjouir sans tomber benoitement dans l’optimisme beat, que parmi les 102 personnes qui croupissent en prison depuis les 6 derniers mois pour faits de manifestations ou pour pyromanie avérée, on peut donc se réjouir que parmi elles, certaines ou toutes (?) voient rapidement une levée d’écrou intervenir, car ce sont des préalables indépassables, une mise en bouche pimentée, prolégomènes à l’avancée du dialogue. Cette liste de futurs élargis remise au facilitateur, le chef de l’Etat ghanéen sera-t-elle entérinée par le pouvoir ? Car, côté UNIR et Cie, de nombreux appréhendés sentent l’islamisme radical, à partir du moment où nombre d’entre eux sont notoirement connus comme des proches de Tikpi Atchadam, taxé à tort ou à raison comme un héraut islamiste du Nord, notamment de Sokodé.

Le président Nana Akufo-Addo réussira-t-il là où les manifestations et les autres médiateurs ont échoué ? Dans tous les cas, c’est le pire qu’on puisse lui souhaiter. Au point où en est le Togo, il est primordial, voire crucial que ce pays sorte de ce marasme dans lequel il est englué et qui sape son développement sur tous les plans.

Il n’est en effet pas commode pour les opposants de s’asseoir sur ces prisonniers pour commencer à commercer sur l’avenir politique, social et économique du Togo.

Ce préalable franchi, l’on pourra sans doute aller vers les frontières du sujet qui fâche : La Constitution de 1992. C’est le plat de résistance. Il n’est clairement pas à comparer avec l’apéritif du début. Mais peut-être que Mister President de l’ex-Gold Coast a une potion magique dans sa corbeille pour décoincer les mines et les visages autour de la table de discussions. Les positions semblent tranchées. Mais il est possible de trouver des fissures dans le magma solidifié des points de vue. Un Eyadema fils qui accepte quitter le pouvoir et une opposition consentante à lui aménager une sortie tout en douceur. Une méthode qui n’est toujours pas sans rappeler celle de Blaise Compaoré, peut-être se peut-il que ce soit un schéma qui réussit : commencer à élaguer les petits problèmes pour arriver au cœur, par petites touches concentriques. Si tout ou une partie des 102 prisonniers sont libérés, il reste donc à espérer voire l’avènement d’un gentlemen’s agreement sur le fait que l’article 59 de la Constitution de 14 octobre 1992 rétroagit ou non. C’est dire à moins de jouer les oiseaux de mauvais augure, que Nana Akufo-Addo, avance ses pions.

Les choses semblent aller dans le bon sens. L’entame est encourageante. Pourvu que l’aurore qui pointe à l’horizon se fasse succéder par un soleil éblouissant. Les Togolais en ont besoin .

Ahmed BAMBARA

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