Dialogue national au Cameroun : 5 jours pour désamorcer la bombe ambazonienne

Dialogue national au Cameroun : 5 jours pour désamorcer la bombe ambazonienne

C’est du 30 septembre au 4 octobre que les Camerounais devront essayer de laver leur linge en famille. La grande palabre camerounaise initiée par le président Paul Biya lors de son grand oral du 10 septembre dernier, prend donc forme, sans pour autant que les facteurs dirimants n’aient disparu. A commencer par la réticence, la circonspection voire le refus de bon nombre de participants.

Ainsi en-est-il du parti de celui qui semble incarner l’opposition camerounaise, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) dont le leader Maurice Kamto, croupit depuis janvier 2019 en prison pour avoir manifesté pour réclamer sa victoire à la présidentielle, et dont le procès a débuté.

Pas question d’en être, sans l’élargissement de Kamto, martèlent ses ouailles. Des préalables auxquels font échos, ceux du SDF qui fait de la forme républicaine de l’Etat, une condition sine qua non à sa présence autour de cette table de discussions.

Il n’est pas jusqu’à de nombreux syndicats et personnalités de la société civile qui n’aient décliné cette main tendue du locataire du palais d’Etoudi.

Quant aux leaders des régions Nord-Ouest et Sud-Ouest, ils ne croient guère à cet arbre à palabre, car certains des leurs sont en prison et d’autres se cachent.

C’est dire si ce dialogue-défouloir, que Yaoundé veut comme catharsis au brûlot des régions anglophones, démarre de façon boiteuse. Ces opposants, syndicalistes et responsables de la nébuleuse «Ambazonie» ont en partie raison, car, on ne peut pas venir à une négociation, la dague derrière le dos, ou en ayant des prisonniers dans ses cachots.

Cependant, partout ailleurs, la politique de la chaise vide a toujours été inopérante, et donne tort à ceux qui la pratiquent.

Y participer, poser ses revendications matricielles, discuter, négocier, d’abord et s’il y a clash, on pourra alors renâcler et claquer la porte. Mais c’est toujours sage et de bon aloi d’être dedans et cracher dehors que dehors et cracher dedans. Les Ambazoniens ont intérêt, malgré les appréhensions, à y aller, ne serait-ce que pour donner l’illusion d’une présence qui n’a pas été écoutée.

La bombe ambazonienne est-elle désamorçable en 5 jours de palabres ? On peut en douter, tant les rancœurs semblent recuites et les problèmes insolubles, mais, cette rencontre nationale pourra peut-être tracer les nouveaux sillons d’un vivre-ensemble, entre anglophones et francophones, laquelle cohésion a foutu le camp depuis quelques mois.

La REDACTION

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