Dialogue national au Sénégal : Tant que Macky Sall et «Ablaye» Wade ne se parleront pas…

Dialogue national au Sénégal : Tant que Macky Sall et «Ablaye» Wade ne se parleront pas…

Confortablement réinstallé à l’Avenue Léopold Sédar Senghor, siège de la présidence, Macky Sall a convoqué ce 28 mai 2019 la 4e session du dialogue national, instauré depuis 2016 afin de cimenter le vivre-ensemble sénégalais, malmené ces derniers temps par les joutes électorales, un dialogue national dont l’esprit avoisine celui politique, mais qui s’en éloigne par la lettre, puisque le chef de l’Etat en a différencié le déroulé.

Il s’agit sans conteste d’une palabre sénégalo-sénégalaise, post-présidentielle, qui va tenter de recoller des morceaux et même si l’on a essayé de ne pas coller l’étiquette d’agora politique, tablant sur la société civile, les sujets qui fâchent sont eux politiques et constituent bien le plat de résistance de ce dialogue, en tout cas, en ce qui concerne ces 2 points qui affleurent dès ce 28 mai, début des travaux.

A commencer par la bouderie du Gorgui, qui n’a pas daigné participer à ce rendez-vous alors que le n°2 du PDS, Oumar Sarr a bien fait le déplacement de la salle des Banquets, désobéissant ainsi au «Ndjiguel» «d’Ablaye» Wade, qui a interdit à ses lieutenants d’y prendre part.

La présence du n°2 à ce dialogue, plus la candidature de Madiké Niang à la présidentielle, crime-de lèse-majesté à l’égard de Wade, qui avait signifié que c’est Karim ou rien, ces 2 bravades montrent déjà que le PDS est «crisé», situation qu’a mis à nue ce dialogue national. Si ce n’est pas de la politique ça, c’est quoi alors ?

Mais ce refus suscite plusieurs questions sur le fondateur du PDS :

Que veut finalement Abdoulaye Wade ?

Pourquoi est-il opposé à tout ce qu’entreprend, celui qui l’a battu à la régulière en 2012 ?

L’exilé volontaire versaillais, en veut-il à son fils spirituel qui a barré la route à son fils biologique ?

On l’aura constaté donc, l’ombre des 2 déchus de la République, Khalifa Sall et Karim Wade planera sur ce conclave censé rassembler les Sénégalais sur ce qui fait le ciment d’une Nation. Encore de la politique !

Et si au PDS et une partie du PS, le préalable à un tel dialogue est le rétablissement des droits de Sall et de Karim, le pouvoir sénégalais argue, que tant que le dossier est toujours pendant en justice, surtout en ce qui concerne le rabat d’appel déposé par les avocats de l’ex-maire de Dakar, rien ne peut être fait dans ce sens.

Certes, à l’image d’Oumar Sarr ou du droit-de-l’hommiste, Alioune Tine qui estiment qu’une telle rencontre est salutaire et qui y participent, certes, une partie du PDS, est favorable à ce cénacle de réconciliation, mais tant que macky Sall et «Ablaye» Wade ne se seront pas parlé d’homme à homme, l’atmosphère socio-politique ne se rassérénera pas. Qu’on mette cette posture du ‘’Gorgui’’ sur le compte d’une énième lubie, d’une rancœur qu’il marine depuis 7 ans ou la révision du procès de son fils Karim Wade qui ronge son frein au Qatar, Wade est toujours assez représentatif pour être ignoré. Ses seconds couteaux peuvent se rapprocher du pouvoir pour fumer le calumet de la paix, mais n’est-ce pas une réconciliation trompe-l’œil ?

Au fond, qu’est-ce qui éloigne ces 2 hommes, dont l’un fut le pygmalion politique de l’autre, qui a fini par commettre le parricide politique ? C’est en répondant à cette question que ce dialogue national pour société civile qu’il soit, aura ainsi atteint son but. Pour cela, les 2 hommes doivent prendre langue.

La REDACTION

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