Dialogue politique Majorité –Opposition : Les préalables du CFOP comme Tempo

Dialogue politique Majorité –Opposition : Les préalables du CFOP comme Tempo

L’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) était face à la presse, hier lundi 29 avril 2019, pour donner sa lecture sur des sujets d’actualité nationale. Il s’agit de la question du dialogue politique annoncé pour la fin de ce mois, l’accord de sortie de crise avec les agents du MINEFID, les négociations supposées du chef de l’Etat avec des terroristes et les attitudes et réactions d’acteurs politiques. Pour ce qui est du premier point, le coordonnateur de l’APMP, Clément P. Sawadogo, a déclaré que la date avancée auparavant était une juste une hypothèse. Mais, qu’il faudra maintenant épuiser les préalables du CFOP avant d’aller au dialogue. Quant aux supposées négociations qu’auraient entamées Roch Kaboré avec des leaders terroristes, il a laissé entendre qu’ «il n’est pas question et  qu’il n’a jamais été question».

Quatre sujets étaient au menu du point de presse de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP). En effet, il s’est agi pour ce regroupement de formations politiques partageant les mêmes idéaux de se prononcer sur des questions brûlantes que sont : le dialogue politique Majorité- Opposition,  la sortie de crise au niveau du MINEFID, les supposées négociations entre le président Kaboré et des terroristes et des réactions de leaders politiques. Le 4 avril dernier, le président du Faso s’est entretenu tour à tour avec la Majorité et l’Opposition politique regroupée autour du CFOP, Zéphirin Diabré. Au sortir,  les deux parties avaient laissé entendre qu’une rencontre de dialogue était prévue pour la fin de ce mois. A en croire le coordonnateur de l’APMP Clément P. Sawadogo, les objectifs visés par le chef de l’Etat est de promouvoir un consensus autour de certaines questions d’ordre politique comme celle ayant trait aux prochaines consultations électorales et de susciter l’union sacrée des acteurs politiques et de la nation toute entière face aux défis sécuritaires et sociaux. En prenant cette initiative, il indique que le président ne fait qu’exercer les prérogatives que lui confère la Constitution. Cependant, les préalables du CFOP le laissent interrogatif sur sa réelle volonté de participer à la discussion. Selon le coordonnateur, il faut tenir ce dialogue politique dans les conditions du débat républicain normal, tel que prescrit par la loi fondamentale en vigueur. En ce qui concerne la date de ces pourparlers,  M. Sawadogo a souligné que le président avait fait une hypothèse en invoquant fin avril. «Il ne l’a pas confirmé par écrit», soutient- il. Désormais, avec les préalables du  CFOP, il estime qu’il faudra les épuiser avant d’aller au dialogue politique. Mercredi dernier en Conseil des ministres, il est ressorti qu’un accord de sortie de crise a été trouvé entre le gouvernement et le Coordination des syndicats du ministère de l’économie et des finances (CS-MEF) permettant la reprise  du service. Si l’APMP se réjouit de ce protocole d’accord qui a permis de mettre fin à ce mouvement, il déplore tout de même le comportement des agents dudit ministère qui se sont livrés à un mouvement illégal sur plus de trois mois, empêchant les citoyens de s’acquitter de leurs obligations fiscales, bloquant toutes les opérations budgétaires et financières de l’Etat, y compris du PNDES. «Face à cette situation dramatique et au regard de l’ampleur du mouvement, le gouvernement a été contraint, pour sauver la nation d’un naufrage programmé, d’engager des négociations avec les syndicats de ce ministère, lesquelles ont abouti à un protocole d’entente qui a mis fin au mouvement». Relativement à cette grève qui ne disait pas son nom, l’ancien ministre de la Fonction publique a expliqué que la loi régissant la grève au Burkina est désuète et le gouvernement ne pouvait pas sur cette base sanctionner ce type de mouvement. Il a donc saisi l’occasion d’appeler ce dernier à agir de façon concertée avec l’Assemblée nationale à  réviser ladite loi pour mettre fin à la pagaille de manière urgente. L’autre point de satisfaction des conférenciers est  l’incidence globale qui reste maitrisée du fait qu’à plus de 55 milliards  de fonds commun l’on passe à un peu moins de 20 millions.

Il n’a jamais été question de négocier avec des djihadistes

Dans sa revue du 22 avril, Africa Intelligence faisait cas  d’échanges qu’a eus le président du Faso Roch Kaboré avec des personnalités étrangères, notamment des Touaregs dans l’optique d’entamer des négociations avec des terroristes. Cette information qui a été relayée par bon nombre de médias  continue de diviser l’opinion même avec le démenti du porte- parole du gouvernement.  «Nous n’aurions pas voulu évoquer cette question qui relève de la rumeur si certains leaders politiques n’en avaient pas fait leur fonds de commerce», lance le 2e vice-président du MPP. A la lecture de cet article et des différentes réactions, quatre observations s’imposent à lui : premièrement, le journal ne dit point qu’il y a eu négociation avec des djihadistes, mais d’échanges avec de possibles intermédiaires, deuxièmement, il n’apporte pas des détails sur le contenu et le déroulement des supposés échanges et reste laconique, troisièmement, le démenti du gouvernement nous conforte dans le sens que ce conciliabule n’a pas eu lieu et quatrièmement, la vision et la ligne du président ont toujours été la fermeté et le refus catégorique de toute compromission avec les forces du mal. Tout en assurant que des négociations n’ont jamais mis fin à des attaques, ce dernier confie qu’«il n’est pas question et il n’a jamais été question de négocier avec les forces du mal». Pour ce qui est du dernier point de cette rencontre qui a trait aux réactions et attitudes de leaders politiques, l’APMP invite l’ensemble des acteurs politiques à faire preuve de responsabilité face à un besoin d’unité et de cohésion au plan national. A l’écouter, depuis un certain temps une montée d’adrénaline et une fébrilité sont observées dans le camp adverse (opposition) qui s’illustre par de graves dérives verbales de certains chefs de partis. Avant de prendre congé des hommes de médias, le principal conférencier s’est également prononcé sur la main tendue de Blaise Compaoré à Roch Kaboré. Pour lui, cela à un air d’aveu.

Boureima SAWADOGO

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