Discours sur l’Etat de la Nation de Patrice Talon au Bénin : Porte entrebâillée aux opposants … pour 2023 et 2026

Discours sur l’Etat de la Nation de Patrice Talon au Bénin : Porte entrebâillée aux opposants … pour 2023 et 2026

Faut-il vraiment une explication de texte au discours sur la situation de la Nation au Bénin prononcé par le président Patrice Talon ? Que nenni tant ce dernier ne fait jamais dans l’ontologie du mystère dans ses grands oraux, toujours limpide et direct quitte à froisser ses vis-à-vis ou ses opposants qu’il ne ménage guère.

Dans son oral sur comment va le Bénin de ce 29 décembre 2021, Talon, tout en louant la gouvernance, et les acquis engrangés, a évoqué les 2 dangers qui planent sur le Bénin, l’un prégnant, l’autre en gestation : le sécuritaire et le sanitaire.

Sur le plan de la lutte contre l’insécurité vient évidemment à l’esprit l’attaque de Porga le 2 décembre dernier qui a fait 2 victimes, mais aussi les velléités réelles des terroristes de descendre sur les côtes de Guinée.

Le Bénin se tient prêt a affirmé, celui qui est aussi le chef suprême des armées, et des gros investissements ont été réalisés en faveur des Forces de défense et de sécurité (FDS), et Talon, conscient des situations burkinabè et nigérien, s’engage à y faire face. Anticipation et prévention sont les solutions préconisées par le chef de l’Etat béninois. Même si le Bénin a reçu quelques estocades sanglantes, Talon reste confiant et vigilant.

Quant à la pandémie de la Covid-19, la situation n’est pas désespérante au Bénin, et globalement dans le monde, les vaccins et mesures-barrières permettent de circonscrire la pathologie.

Mais s’il y a bien un point sur lequel Talon était attendu, mais sur lequel il ne fut pas volubile, c’est la situation politique au Bénin, caractérisée par une Assemblée nationale monocolore, une opposition chicotée et bâillonnée par la prison, et des règles du jeu démocratique dévoyée par le seul fait du prince.

Quid de ces lois liberticides qui ont cours ? Pourquoi la justice en a toujours après les opposants ? Sébastien Ajavon a fui en France pour échapper à 20 ans de prison.

Joël Aïvo et Reckya Madougou ont écopé de 10 et 20 ans de réclusion respective chacun de par leurs vœux de la CRIET, cet instrument judiciaire, censé traquer les ripoux au col blanc, et les criminels, mais qui jusqu’à présent n’envoie que des politiques derrière les barreaux. Bref la verticalité du pouvoir via la justice s’abat sur les opposants.

Vous avez dit discours sans clin d’œil aux opposants ? Peut-être que oui, si on a bien entendu le bout de phrase relatif au fait que c’est son premier discours sur la Nation de son second, comprendre et ultime mandat, selon les prescriptions constitutionnelles.

Est-ce une porte entrebâillée pour ces opposants qui rongent leurs freins à l’extérieur ou croupissent en prison ? Peut-être ! 1er test les législatives de 2023 ; on verra si les textes électoraux seront rétorqués pour leur permettre de compétir, et si du même coup, on aura une Assemblée nationale bariolée.

2nd test, ce sera évidemment la présidentielle de 2026. Les présidentiables pourront-ils être sur la ligne de départ sans subir des lois taillées sur mesure contre eux ? 2026 est encore loin et ce discours de Talon peut bien être oublié, ou éclipsé par un autre ou par les mœurs politiques qu’il aura instaurés entre temps. Attendons de voir.

La REDACTION

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