Disparition de l’imam Omar Kobine  Layama en RCA : Inquiétante à 4 semaines de la présidentielle

Disparition de l’imam Omar Kobine  Layama en RCA : Inquiétante à 4 semaines de la présidentielle

 Son nom est bien ancré dans la mémoire des Centrafricains : lui c’est l’imam Omar Kobine Layama, que la grande faucheuse a emporté dans la nuit du 28 au 29 novembre dernier à Bangui.

Une grande perte pour les Banguissois et au-delà pour les Centrafricains. Celui que la RCA pleure n’est pas n’importe qui, c’est un faiseur de paix, un rassembleur. Tout comme ses alter-égos catholique et protestant le cardinal Dieudonné N’Zapalinga et le président de l’Alliance évangélique Nicolas Guerkoyama-Gbangou, il avait la paix chevillé au corps dans cette pétaudière en ébullition constante qu’est la RCA.

Quand le pays s’embrasait du fait des hommes politiques, apparaissait la silhouette de l’imam Layama et les cœurs s’apaisaient. Du PK 5 jusqu’à l’autre rive de l’Oubangui au quartier Zongo, l’icône musulman qu’il était devenu en imposait par son humilité, son amour et ses prêches de paix.

Lorsque le 14 novembre 2015, la capitale de l’ex-Oubangui Chari se réveille sous les crépitements d’armes au PK 5, distant de quelques jets de pierre de la paroisse Fatima, c’est le cardinal N’Zapalinga qui ose s’aventurer dehors sur le champ de cette guérilla urbaine pour distribuer vivres et médicaments. Il sera rejoint par l’imam Layama et bien souvent, le trio se retrouvait pour prêcher la cohésion nationale.

L’image d’Epinal de cet œcuménisme centrafricain sera observée avec la venue du Pape François en RCA, puisque ce sont les 3 qui ont accueilli le pontife romain dans un esprit interreligieux. L’imam Layama meurt à 4 semaines d’une présidentielle, de tous les dangers comme d’habitude dans ce pays qui aura connu 7 Républiques et un Empire. En effet le 27 décembre prochain, les Centrafricains devront élire leur président, parmi des candidats tels le sortant Archange Touadera, les ex-PM Anicet Georges Dologuelé et Martin Ziguelé et l’ex-chef d’Etat François Bozizé.

Autant dire une compétition entre de vieux caïmans du fleuve Oubangui, qui se sont étripés de par le passé, et qui ne manqueront pas de répéter le scénario, si ce n’est qu’ils risquent d’exacerber les tensions interreligieuses et entre communautés. Justement, la disparition de l’imam Layama crée un vide en matière de médiation dans ces crises prévisibles.

Il laisse une RCA orpheline de ce genre d’homme et surtout ces 2 compagnons des 2 autres religions esseulés qui devront poursuivre cette œuvre commune de pacification des cœurs .

La REDACTION

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