Disparition d’Hambak en Côte d’Ivoire : Hommages dithyrambiques, et  problématique de légataires

Disparition d’Hambak en Côte d’Ivoire : Hommages dithyrambiques, et  problématique de légataires

Après la mort d’Hambak, les hommages dithyrambiques, souvent sincères, parfois par snobisme affluent. Pouvoir RHDP comme opposition, et surtout artistes sont abassourdis, sonnés par celui qui était un homme du peuple aussi bien à l’aise avec le portefaix, qu’avec un ministre ou haut responsable étatique.

Hambak, c’est l’histoire d’un enfant ordinaire d’Adjamé, qui a forgé son destin, grâce à sa débrouillardise, son entregent et aussi la bonne fortune version napoléonienne, c’est-à-dire la baraka. Après les saluts à sa mémoire, et des questions qui trottent dans les esprits sur ce cancer grand V, la politique est toujours-là, car le défunt y était.

La prochaine présidentielle est encore loin en Côte d’Ivoire. Mais elle est si proche dans l’esprit des Ivoiriens ! Et est matérialisée par les gongs d’une problématique : qui remplacera Alassane Dramane Ouattara (ADO). Ou plus précisément, qui sera son dauphin, «l’élu» sur qui il portera son choix pour enfin se décharger de ses «chantiers» pour lesquels il a dû braver Constitution et courroux de nombreux Ivoiriens et revenir sur une parole donnée.

Les grandes langues parlaient déjà de Hamed Bakayoko. Son nom était du reste dans l’étrier lorsque le renoncement de Ouattara a été prononcé à une époque qui paraît désormais bien lointaine. Il est revenu encore dès l’étape de la présidentielle controversée franchie, trottinant sur les lèvres, exacerbée et accentuée par la présence de plus en plus affichée et affermie du Premier ministre d’alors au-devant de la scène politique. On l’attendait du reste aux législatives récentes.

Tous ces pronostics avaient été cependant avancés et confortés sans tenir compte des lubies de la Grande Faucheuse, qui est intervenue de manière brutale et fort désagréable dans les plans des humains. Et maintenant que Hambak est mort, l’autre «fils» de ADO, qu’est-ce qui va se passer. Les yeux sont tournés vers le palais présidentiel et surtout son actuel locataire, qui doit bien se retrouver de plus en plus seul dans ce landerneau politique ivoirien où ses soutiens disparaissent les uns après les autres.

L’absence du désormais ancien ministre de la défense pèsera certainement beaucoup et énormément dans l’équilibre présent et futur du président ivoirien. Comme à la disparition brutale de Gon Coulibaly, ADO doit revoir ses plans, analyser ses cartes afin de sortir celle qui pourrait lui permettre, non seulement de mener à bien la barque de son mandat,  mais aussi de préparer sa succession. Qui peut tenir la dragée haute aux longues dents des opposants qui ne manqueront pas de se repaître du vide qui se creuse dans le camp du pouvoir ? Pour le moment aucun nom n’émerge. Patrick Achi ne peut pas s’imposer au RHDP, Adama Bictogo n’est pas sûr de le pouvoir aussi, tant qu’il s’agit d’être, le secrétaire exécutif …ça passe, mais lorsqu’il sera question d’être présidentiable dans 4 ans ou moins, si Ouattara décide d’écourter son mandat, il n’est pas évident que Bictogo fasse l’unanimité. Seul reste «Photocopie», mais les Ivoiriens sont-ils prêts à élire le frère cadet de Ouattara ?

Bien que regorgeant de cadres, le RHDP manque de l’homme providentiel, et Ouattara se retrouve avec la même équation à la fin de son second mandat : A qui confier mon héritage pour qu’il ne soit pas vendangé ? A qui confier le RHDP, pour rassembler les Ivoiriens, après moi ? Quel est le légataire idéal ? Même Ouattara n’est pas certain d’avoir la réponse.

A moins que l’idée de briguer un autre mandat ne caresse déjà l’esprit du chef du RHDP…. .

Ahmed BAMBARA

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