Disparition du DG de RSF, Christophe Deloire : Tombé au moment où des médias africains souffrent de pathologies rédhibitoires !

Disparition du DG de RSF, Christophe Deloire : Tombé au moment où des médias africains souffrent de pathologies rédhibitoires !

Fauché à l’âge de 53 ans d’un cancer foudroyant apprend-t-on de la mort du directeur général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire. Depuis 2012, l’homme était à la tête de cette organisation qui guerroie pour la liberté de la presse dans le monde. Le dernier rapport de RSF montre des médias en Afrique sérieusement ostracisés, dont les journalistes connaissent la censure, l’autocensure, les menaces et intimidations de toutes sortes : emprisonnements, et même tueries de journalistes, fermeture de médias…

Bref, le retour de maladies dont souffraient les médias, il y a 20 ou 30 ans et qu’on croyait disparues, réapparaissent, plus pernicieuses, d’autant que certaines lois concoctées restent imparables face à un métier qui connaît un environnement économique difficile.

Au Sahel, l’avènement de militaires au pouvoir a souvent créé des frictions entre les médias et le pouvoir. En un mot, les pathologies rédhibitoires frappent encore les hommes et femmes de médias.

Christophe Deloire disparaît alors que le combat quotidien d’informer simplement demeure toujours une vraie gageure dans certains pays, malgré l’abnégation et la pugnacité des médias. La liberté d’informer n’est plus un droit élémentaire sous certains cieux.

Il faut tout de même souligner que par exemple dans ce Sahel, pris en tenaille par le terrorisme, l’information en temps de guerre devient un sujet, qui divise, qui rend forcément les médias à géométrie variable sur cette question nœudale : peut-on et doit-on tout dire dans cette guerre contre le terrorisme ? Le journaliste qui est en quête, et qui enquête pour montrer ce qui est, doit-il tout publier, diffuser ?

Le Sénégal vient d’ailleurs sous l’égide de RSF, de publier un rapport sur l’état du journalisme dans ce pays. Le titre de ce rapport en lui-même est assez éloquent : «Le journaliste sénégalais à la croisée des chemins». Et rien que l’avant-propos indique qu’il y a une problématique à résoudre «Pour que le Sénégal redevienne le bastion de la liberté de la presse». Ainsi donc, même dans un Etat très démocratique, les tensions politiques sont des sources inhibant la pratique du métier. C’est dire que Christophe Deloire a mené le bon combat qui est loin d’être terminé, car tout comme la démocratie, la liberté d’informer reste une lutte quotidienne.

La REDACTION

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